C’est une reportage diffusé par M6 vendredi 2 avril qui a mis le feu aux poudres. Les journalistes y dévoilent un restaurant clandestin à Paris, où personnels et convives ne respectent aucun geste barrière et ne portent pas de masques. L’organisateur, en voix off, prétend que des ministres y dîneraient régulièrement.
Les lieux ont rapidement été identifiés, grâce aux nombreuses photos postées sur les réseaux sociaux : Pierre-Jean Chalençon, propriétaire du Palais Vivienne et le chef Christophe Leroy, accusés d'être à l'origine de ces soirées, proposaient des menus de 130 à 490 €, alors que le Leroy’s Business Club disposait, jusqu’à dimanche soir, d’un site internet avec menus datés, formulaire de réservation et numéro de téléphone portable.
La polémique a enflé sur les réseaux sociaux durant le week-end, jusqu’à ce que le ministre Gérald Darmanin déclare " demander au préfet de police de Paris de vérifier l’exactitude des faits rapportés afin, s’ils sont vérifiés, de poursuivre les organisateurs et les participants de ces dîners clandestins". Pierre-Jean Chalençon, dont la voix off a rapidement été reconnue, a dimanche matin changé de version, se justifiant, via un communiqué envoyé à l’AFP, " de faire seulement de l’humour " à propos des supposés participants. Sur le compte Instagram de ce dernier, de nombreuses photos de ces dîners organisés avec Christophe Leroy ont pu être capturées par les internautes avant leur suppression.
Les casseroles de Christophe Leroy ressurgissent
Cette polémique remet sur le devant de la scène le chef Christophe Leroy, connu de longue date sur la Côte d’Azur pour ses concepts tropéziens, black-listé depuis plusieurs années par de nombreux fournisseurs et salariés de la région. Entre autres, en 2017, le restaurant créé à Ramatuelle avec Pamela Anderson, fermait moins de dix jours après son ouverture et était mis en liquidation judiciaire dans la foulée. La star avait déploré "la maltraitance du personnel ainsi qu’un total manque de respect."
Depuis, les témoignages d’anciens salariés du chef se multiplient. "J’ai travaillé pour Monsieur Leroy à La Table du marché à Avoriaz en 2013-2014, je n’ai pas été payé les deux derniers mois de salaires. À la fin de la saison, je me suis retrouvé seul en cuisine, il n’avait payé aucun fournisseur. Après quatre ans de prud’homme, je n’ai jamais eu les 18 000 € demandés pour préjudice et dommages. Il faut arrêter les pratiques de ce chef, je ne veux pas que d’autres vivent la même expérience", témoigne Tony. D’autres relatent le même genre de faits à La Table d'Inès à Marrakech où, le chef étant parti du jour au lendemain, de nombreux salariés n'auraient jamais été payés.
Le procureur de la République de Paris a ouvert dimanche soir ouvrir une enquête pénale pour "mise en danger d’autrui et travail dissimulé .
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Publié par Marie TABACCHI
vendredi 9 avril 2021