C’est une situation compliquée que vivent Didier et Sandra Goiffon, propriétaires depuis deux ans d’une ferme de caractère près de Mâcon (Ain) qu’ils ont rénovée pour en faire un restaurant gastronomique de 50 couverts et un hôtel de charme de 14 chambres. Seulement, la crise du covid-19 a mis en mal le projet de toute une vie. Et malgré les aides octroyées par l’État, la situation est intenable financièrement (lire ci-dessous).
“Notre cas est particulier. Nous avons quitté notre restaurant étoilé la Marelle près de Bourg-en-Bresse pour s’installer en mai 2019 à La Huchette. L’État a calculé les aides en prenant en compte notre chiffre d’affaires de la Marelle sur les cinq premiers mois de 2019, alors que nous ne travaillons que les week-ends pour superviser les travaux de La Huchette. D’où un chiffre d’affaires faible. Le problème est que nos deux établissements sont enregistrés sous la même société juridique, une seule affaire a donc été prise en compte par l’État”, déplore Sandra Goiffon.
Un emprunt impossible à rembourser
Résultat, les aides de l’État ne suffisent pas à couvrir les charges fixes de l’hôtel-restaurant, d’autant plus que les gérants sont dans l’incapacité de rembourser leur emprunt. “On a la chance d’avoir pu repousser les échéances de notre crédit-bail. Mais on s’en sortira que si on retrouve une activité normale au plus vite. Ce n’est pas gagné. D’autant que l’été, nos principaux clients sont les Européens”, s’inquiète Sandra Goiffon. Avant de conclure : “Les gérants de petites structures indépendantes telles que la nôtre sont les grands perdants du système actuel. Selon moi, il aurait été plus juste que l’État rembourse les charges fixes de chaque établissement plutôt que d’établir un calcul sur les chiffres d’affaires. La rentabilité n’est pas la même entre un restaurant gastronomique, où les marges sont faibles, et une pizzeria par exemple.֨”
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Publié par Stéphanie Pioud