La compagnie XL Airways vient d'annoncer la mise en place de liaisons aériennes low-cost à destination de la Martinique et de la Guadeloupe. La compagnie commencera à opérer ses vols au départ de Roissy-Charles de Gaulle à partir de la mi-décembre 2012 et annonce un prix d'appel à 399 € aller-retour, soit 30% de moins que les tarifs proposés par Air France, Air Caraïbes et Corsair qui se partageaient jusque là les dessertes vers les Antilles Françaises. La compagnie proposera 3 rotations par semaine à destination de Pointe-à-Pitre et de Fort-de-France et les vols seront opérés sur des Airbus A330 de la compagnie. Pour Gilles Duplan, gérant de l'hôtel la Suite-Villa aux Trois-Ilets, «c'est forcément une bonne nouvelle! Cela ramène un climat concurrentiel qui permettra peut être de réguler les différences de tarifs entre la haute et la basse saison.» A la tête d'un hôtel haut de gamme, Gilles Duplan espère que «les économies réalisées sur le prix du vol inciteront certains clients à monter en gamme sur leur logement ». Le choix d'un vol opéré depuis l'aéroport de Roissy, semble également séduire les hôteliers qui voient là un accès facilité pour la clientèle européenne, que beaucoup d'entre eux souhaitent développer. Enfin, «des prix attractifs peuvent jouer sur l'attrait de la destination Martinique; Peut-être pourrons nous enfin être compétitifs face aux destinations voisines aux prix très concurrentiels ou bénéficier du report d'une clientèle qui voyage eu Europe, mais qui, à prix à peu près équivalents, pourraient choisir la Martinique», espère Gilles Duplan.
A double tranchant
Philippe Lécuyer, directeur de l'hôtel Marouba, au Nord de l'ile, est lui plus mitigé face à cette annonce. «C'est à double tranchant. Une nouvelle compagnie avec des tarifs moins chers nous amènera peut être une nouvelle clientèle qui pourra consacrer une part plus importante de son budget à l'hôtellerie. Mais ces billet à des prix très accessibles devraient surtout intéresser une clientèle moins aisée, qui se tournera vers d'autres solutions de logement (famille, gîtes, etc.) plus abordables que l'hôtel.» Il émet également une réserve sur les conséquences sur l'image de la destination : «les tours opérators auront la possibilité de marger plus, mais pas l'hôtelier, ce qui pourrait faire croire que le produit hôtelier martiniquais reste sur-évalué, ce qui n'est pas le cas.» Philippe Lécuyer attend donc de voir concrètement les retombées. Malgré ces quelques interrogations, c'est une nouvelle bien accueillie des professionnels de l'hôtellerie et qui suscite beaucoup d'espoir après plusieurs années d'effort pour redynamiser l'économie touristique de l'ile.
Publié par Marie TABACCHI