Deloitte clôt à sa manière les perspectives sur l'hôtellerie en France, prévoyant pour 2012 une croissance se situant entre + 2 et + 4% dans un contexte marqué d'incertitudes.Rappelant que le secteur de l'hôtellerie est étroitement lié à la conjoncture politique et économique internationale,Deloitte affiche un optimisme mesuré.
Année 2011,tout va bien malgré la crise
Dans une période de fin de crise,l'année 2011 se sera bien terminée. Dans ses résultats,Deloitte fait apparaître toutefois des disparités significatives entre catégories comme entre destinations. Globalement l'année 2011 a surtout été favorable au secteur haut de gamme :« Plus on monte en gamme,plus les TO et les Prix moyens grimpent»déclare Philippe Gauguier,directeur associé,«Paris restant la ville la plus attractive de France, avec des RevPar en hausse entre + 9 et + 12% dans le haut de gamme et le luxe» poursuit-il,devant la Cote d'Azur avec + 7% alors que le reste de la province oscille entre + 5 et + 8%.
Le luxe et le haut de gamme caracolent en tête
Si toutes les catégories ont connu des résultats en hausse, les catégories luxe et haut de gamme ont surtout bien rattrapé le retard pris en 2009.Elles ont réalisé des hausses de + 9 et + 10% de Revpar, alors que les catégories milieu de gamme,économique et super économique connaissaient des hausses plus modestes,et qui diminuent au fur et à mesure que l'on descend en gamme(de + 6 % pour le milieu de gamme à + 4% pour l'économique).Pour Olivier Petit,directeur associé,la hausse est en effet plus modérée dans le segment économique avec des prix moyens qui ont cependant augmenté,mais des taux d'occupation qui se sont érodés.«Globalement comme cette catégorie n'avait pas connu de crise véritable,elle n'est pas dans un contexte de fortes hausses.En revanche,la baisse de ses taux d'occupation est réelle et provient pour la plupart de la concurrence des résidences de tourisme qui pratiquent une politique de prix très bas et très attractif(de 35 à 65€ par jour dans les résidences standard et de 70 à 130 € pour les résidences parisiennes dans la catégorie supérieure).
Pourtant, 2011 n'est pas aussi bien que 2007
Pour autant,déclare Philippe Gauguier,« 2011 n'aura pas réussi à revenir au niveau de 2007,car si l'on gomme les effets de l'inflation, le chiffre d'affaires hébergement est alors de – 8% dans le grand Luxe et de – 9% dans le haut de gamme,de 0% dans le milieu de gamme et le super économique et de – 2% pour l'économique".
Effet TGV et nouveaux plans d'urbanisme dopent certains villes, Montpellier en tête
Dans les grandes agglomérations,la progression des RevPar se situe entre + 5 et + 10% selon les destinations,avec des variations importantes :
·Ainsi, dans le haut de gamme,Strasbourg et Montpellier ont les meilleurs scores,mais différemment.Montpellier affiche une belle progression de ses prix moyens et Strasbourg a davantage augmenté ses taux d'occupation,en partie grâce à l'effet TGV.
·Dans le milieu de gamme quasiment toute les villes ont un prix moyen en hausse sauf Marseille,qui possédait déjà le 2ème chiffre d'affaires le plus élevé dans cette catégorie.
·Dans le secteur économique,Lille progresse sur les deux tableaux grâce à l'effet Lille Métropole,alors que des villes comme Strasbourg et Marseille augmentent leur volume d'activité,mais font de moins bonnes performances en prix moyens,ce qui est l'inverse pour Lyon,avec des prix moyens en hausse mais une baisse de taux d'occupation.
·Enfin dans le super économique,les prix moyens sont en progression dans toutes les villes sauf à Marseille et Rennes.L'arrivée de nouveaux concepts,le développement et la montée en gamme de la chaîne B &B sont,d'après Deloitte,les principales raisons de cette hausse des prix moyens.
En conclusion,malgré la difficulté de l'exercice ,Deloitte In Extenso estime qu'en 2012,les hôtels devraient poursuivre leur progression mais de façon moins accentuée qu'en 2011,récupérant une clientèle d'affaires type MICE (congrès et séminaires)qui devrait remplir les hôtels haut et milieu de gamme.La catégorie supérieure et luxe devrait bénéficier de la clientèle en provenance des BRIC(Brésil,Russie, Inde,Chine,et Moyen Orient),qui est de plus en plus présente,et certainement aussi des retombées des Jeux Olympiques de Londres. Quant aux catégories économiques et super économiques,étant donné qu'elles n'ont pas ressenti l'effet de la crise en 2009,elles devraient continuer à progresser même si la courbe devrait s'arrêter à un moment: «elles ne pourront pas augmenter indéfiniment»précise Olivier Petit en fin de conférence,"quitte à changer de catégorie".
Une idée pour de nouveaux concepts ?
Nota : les statistiques de Deloitte-IneXtenso,réalisées chaque mois, sont faites auprès d' après d'un échantillon d'hôtels représentant 40% du parc hôtelier français ( chaînes et indépendants inclus ).
Publié par Evelyne de Bast