Le principe ? Les dix écoles hôtelières sélectionnées sur dossier présentent un binôme : un élève qui concocte des plats tandis que l'autre présente le plat au jury, répond à des questions sur le service par écrit et enchaîne des épreuves de travail en salle. «En cuisine, ils connaissent le thème et ont pu étudier le bon d'économat, explique William Boquelet, membre de Génération Cuisines et Cultures. Ils ont tous réalisé de nombreux entraînements avec leur professeur ». Omble chevalier et céleri boule étaient les deux ingrédients phare pour se qualifier pour les demi-finales. A ce stade, il ne reste plus que Avesnes-sur-Helpe, Bazeilles, Ferrandi et Poligny. Ces 4 équipes s'affrontent avec deux plats, le premier à base d'onglet de boeuf, le second de pain d'épices. En finale, encore deux plats. C'est l'escargot et pour finir en apothéose, un ingrédient surprise. Les chefs de Génération Cuisines et Cultures ont choisi la… salade avec tout ce qu'il faut pour faire une bonne vinaigrette. Les équipes finalistes ont réalisé 6 joutes (6 plats) dans la journée. Le thème des 5 premières joutes est connu à l'avance. Pour le 6ème, il faut être inspiré.
Les épreuves de salle ont aussi beaucoup plu au jeune public. « Lever les filets de l'omble chevalier et assurer le dressage ou découper une tarte en cinq parts égales ; ce n'est pas si facile que ça quand tu es sur scène devant tes camarades. Ils avaient une pression d'enfer. Certains en tremblaient », dit Cyril Lignac, membre du jury. Reconnaître des fromages les yeux bandés (comté, munster, roquefort), réaliser un cocktail à base de champagne, 4 herbes à identifier… Pour les questions écrites, il fallait se souvenir du nom du premier livre de cuisine ou encore à quelle partie de l'animal correspondent les ris de veau. Ils ont dû aussi présenter les plats de leur camarade aux membres du jury et au micro, avec une caméra qui reproduit leur prestation sur écran géant. Les jeunes avaient été visiblement très bien coachés.
La finale s'est jouée en fin d'après-midi entre l'école Ferrandi à Paris, vainqueur de la précédente édition et le lycée hôtelier Jesse de Forest d'Avesnes-sur-Helpe, dans le Nord. Le jury, composé de Julie Trochain (Numéro Trois au Tremblay-sur-Mauldre), Jacques Marcon (Restaurant Régis et Jacques Marcon à Saint-Bonnet-le-Froid), Philippe Mille (Les Crayères à Reims), Cyril Lignac (Le Quinzième à Paris), Johan Leclerre (La Suite à La Rochelle) et Olivier Nasti (Le Chambard à Kaysersberg), a voté pour le binôme du Nord, Clément Fontaine et Yohan Pagniez, coaché par leur professeur Frédéric Gouteau. Ils rentrent donc chez eux avec une superbe coupe qu'ils remettront en jeu l'année prochaine à Reims, et pour leur école, un four mixte Precisio dernière génération d'une valeur de 10670 euros, offert par Bonnet Grande Cuisine. Mais cette année, l'opération Cuisine en joute, organisée par Génération Cuisines et Cultures, prend une autre dimension. Le binôme vainqueur est sélectionné pour la version européenne de Cuisine en joute qui aura lieu en octobre au sein du salon Equip'Hôtel à Paris. 6 nations devraient y envoyer leur meilleur duo.
Générations Cuisines et Cultures, association dédiée à la transmission du savoir-faire, a monté une opération qui motive les jeunes. Ces professionnels bénévoles ont aussi décidé de s'adresser au grand public. Ils ont créé un concours pour les amateurs entrecoupé de démonstrations de chefs, pour la promotion du métier. Cette journée a connu aussi une belle affluence la veille.
Pour finir, l'intégralité des sommes récoltées grâce à l'entrée payante (5 euros) ainsi que le produit d'une vente de livres de cuisine offerts par les chefs, soit environ 15.000 euros, ont été remis à la Chaîne de l'espoir. Cette association soigne des enfants démunis dans plus de 30 pays.
En fin de journée, les dix cars remplis de futurs professionnels ont rejoint leur ville d'origine avec des images et de la musique plein la tête, des rêves aussi qui leur donne envie de revenir.
Publié par Nadine LEMOINE