Leur positionnement ? "On fait de la restauration rapide autour de la crêpe, servie à toute heure. On a décidé d'amener les crêpières devant le client, pour que tout soit transparent : tout est fait à la demande, avec de la farine traditionnelle provenant d'un moulin breton et sans aucun produit surgelé", explique-t-il. Les prix, quant à eux, se veulent résolument abordables, avec des formules à partir de 8,50 €. "C'est un produit populaire. Tout le monde a une notion de ce qu'est une bonne crêpe et de ce que cela coûte. On n'est pas une crêperie bobo du centre de Paris, et il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles ! On préfère miser sur le volume que d'augmenter nos prix", argumente Axel Le Pomellec.
Les leçons du terrain
Les deux amis font donc leurs premiers tests dans un jardin à Asnières, avant d'obtenir un kiosque éphémère dans le centre commercial Espace Anjou, à Angers. "Grâce à nos carrières précédentes, on avait quelques contacts dans l'univers des centres commerciaux, cela aide au démarrage", admet le cofondateur. En 2011, le concept est finaliste des grands prix des Jeunes Créateurs de commerce Unibail-Rodamco. Une belle carte de visite. La même année, la boutique pilote ouvre dans le centre commercial Carrefour Chambourcy. "Au dernier moment, une crêperie n'est pas venue dans le centre. On l'a appris, on était en recherche de local, on a accepté immédiatement", se souvient l'entrepreneur qui passera trois ans à manier la crêpière.
Cette expérience sur le terrain permettra d'affiner techniques et produits. "On avait une espèce de machine à crêpes soi-disant révolutionnaire qui ne marchait pas... On est retourné à la bonne vieille louche et au billig. On a tiré vers le haut la qualité de nos produits qui sont, dès que possible, artisanaux. On a modifié les dosages de notre recette de pâte en demandant conseil à une vieille amie de la famille, une pure Bretonne qui fait des crêpes excellentes…", énumère-t-il. Ce contact direct avec la clientèle fait également évoluer le menu, qui s'enrichit avec des crêpes aux bonbons, des smoothies, des gaufres, du kouign-amann, des salades, du hallal… Par ailleurs, la marque crée un format kiosque, pour "profiter toute la journée du flux des centres commerciaux".
Autant de choix stratégiques et payants. Fin 2017, l'enseigne comptait 24 points de vente, dont 14 en propre. En 2018, elle devrait ouvrir entre cinq et huit nouvelles unités à Marseille, Colmar, Périgueux, Metz ou encore à l'étranger. "On a fait une première levée de fonds auprès d'amis et de la famille, puis on a fait rentrer un fonds d'investissement en 2013. Les banques nous suivent parce que ça marche", déclare l'entrepreneur, qui affiche un chiffre d'affaires de 450 000 € en moyenne par point de vente. "Des difficultés, on en a tout le temps. La concurrence en restauration est de plus en plus importante, il faut toujours être sur le qui-vive, restaurer en permanence nos emplacements…", concède Axel Le Pomellec. Mais cela ne l'empêche pas de garder le cap. Son ambition ? Se développer dans les gares et aéroports, et "devenir le leader de la crêpe en France".
Publié par Violaine BRISSART