À l’instar d’Itamar Beserman Navon, qui a levé 50 000 € de fonds en 48 heures pour sauvegarder ses restaurants en Israël, des initiatives similaires voient le jour en France.
- Des cagnottes en ligne
- Olivier Gourmelon, président de Kings of Kitchen, a créé une cagnotte collective visant à soutenir les professionnels des métiers de bouche : “On a des copains chefs propriétaires, traiteurs ou consultants qui n'ont droit à aucune aide, et les prêts ne sont pas si facile à obtenir. On a lancé cette initiative pour reverser les dons à ceux qui en auront le plus besoin.” Un comité de chefs a été mis en place, à la fois pour préserver la neutralité dans la redistribution des sommes, mais aussi pour communiquer sur l’initiative.
- ‘Sauvons les professionnels des métiers de bouche’ sur Leetchi.com
D’autres restaurateurs ont lancé eux-mêmes leur propre cagnotte, appelant leurs clients à soutenir leur établissement. Ainsi Nicolas Guluch (L’Équilibriste à Strasbourg), n’étant pas éligible au prêt de Bpifrance, a sollicité sa communauté et a déjà récolté 2 690 € qu’il remboursera sous forme d’offerts à la réouverture.
Le restaurant Kura (Paris),déjà fragilisé par les grèves et les mouvements sociaux de l’hiver, a lui réuni près de 4 000 €.
- Des bons à consommer
- #Sauvetonresto#
Les start-up Hemblem et LePotCommun ont mis en place une plateforme proposant aux clients d’acheter dès aujourd’hui des bons à consommer à utiliser à la sortie du confinement, avec déjà 120 établissements inscrits. “Chaque commerçant peut créer son profil gratuitement et proposer cinq offres, détaille Edouard Hausseguy, fondateur d'Hemblem. Nous reversons 1 € par vente pour les hôpitaux, le professionnel n’a que les frais de transaction bancaire à sa charge. L’idée est d’apporter de la trésorerie immédiate, mais aussi de l’espoir aux confinés.”
Lancée il y a quelques jours, l’opération a déjà généré des ventes pour plus de 500 tables : le restaurant Liife (Paris) a pu ainsi récupérer 2 300 € de ventes tandis que La Poutinerie a vendu 1 300 € de bons à consommer.
- #SauverMonBar#
Samuel Guillot et Vincent Wargnier, deux jeunes entrepreneurs étudiants à l’ECE de Paris, ont lancé dès le lendemain de l’annonce du confinement l’initiative Sauver mon bar. “Quand on a vu la détresse des bars et restaurants dans les médias, on a voulu mettre notre temps libre à profit pour proposer une solution. On a créé rapidement un site, qu’on améliore chaque jour, pour pouvoir d’abord générer de la trésorerie immédiate pour les professionnels mais aussi leur garantir une clientèle à la reprise”.
- #Jaimemonbistrot#
L’initiative portée par les fournisseurs de boissons propose aux consommateurs de pré-commander des bons d’achats, qui seront abondés de 50 % de leur montant par les partenaires. Fabricio Delgaudio, restaurateur au Lavandou (Var), s’est immédiatement inscrit :“J’ai dépensé beaucoup d’argent pour les travaux du restaurant l’année dernière, aujourd’hui, on ne peut pas compter sur les banques, la situation est fragile”, explique-t-il. Il attend maintenant que l'opération soit mise en ligne pour en mesurer les bénéfices.
- #QuarantAIME#
Franck Lefeuvre, fondateur de MyBeezBox, a mis a disposition sa technologie pour vendre des bons cadeaux en ligne :“Nous travaillons habituellement avec un millier d’établissements touristiques. Aujourd’hui, nous offrons la plateforme gratuitement à tous les professionnels. Nous reversons 5 % des ventes à la Fondation de France et nous prenons en charge les frais de paiement.”
Soizic Bogliorio, gérante de l’hôtel Les Gorges du Verdon (Alpes-de-Haute-Provence), déjà utilisatrice du service, a mis en vente 12 coffrets à utiliser dans son établissement : “Cela enlève la pression à nos clients de réserver à une date fixe, c’est rassurant pour eux.” Aujourd’hui, plus de 400 établissements sont inscrits.
Publié par Marie TABACCHI