La visite du laboratoire de ce traiteur, se déroule dans des locaux quasiment vides. Seule une poignée de salariés travaillent encore. « Nous avons perdu 3,5 millions d’euros de contrat en 4 jours qui sont annulés ou reportés. » explique Jean-Marie Paul, président fondateur et propriétaire du groupe Butard-Enescot qui doit faire face à des annulations en cascades.
Le report du match de rugby France Irlande qui devait avoir lieu samedi 14 mars au Stade de France, représente un manque à gagner de l’ordre de 300 000 à 400 000 pour le groupe. Ce traiteur de luxe est spécialisé dans les grosses opérations évènementielles.
En début de semaine l’entreprise fonctionnait avec 50% de ses effectifs, désormais ils ne sont plus que 30%. L’entreprise se compose de 200 salariés en fixe et d’une moyenne de 80 salariés en extras, représentant 27 000 vacations annuelle tout compris. Ce qui concerne non seulement le personnel du laboratoire, mais aussi ceux affectés aux prestations extérieurs avec le service et la cuisine, mais aussi les chauffeurs.
« Nous sommes une entreprise familiale, c’est une de nos particularités. Pour conserver nos salariés, nous avons proposé l’activité partielle qui a été accepté à l’unanimité », explique Jean-Marie Paul. Ce dernier s’attend à deux mois difficiles en mars et avril, mais s’inquiète pour les moins suivants si l’activité ne reprend pas.
Améliorer le chômage partiel
Bruno le Maire a ensuite participé à une table ronde avec d’autres chefs d’entreprise et représentants du secteur.
« Traiteurs, restaurateurs, hôteliers, entreprises évènementielles vous avez subi un impact violent, nous devons réagir fort et vite » martèle le ministre.
Il rappelle que les salariés sont la richesse de l’entreprise, et qu’il faut tout faire pour ne pas les perdre. Le chômage partiel est une réponse importante pour passer cette période. Mais il faut améliorer le dispositif et notamment permettre une prise en charge au-delà du Smic.
Un constat, beaucoup d’entreprises sont à court de trésorerie. Le ministre annonce un report des charges fiscales et sociales. Il demande aux représentants de l’Urssaf et de la Dgfip de ne plus adresser de mails aux entreprises pour le paiement de ces charges, mais de rappeler aux entreprises qu’elles peuvent obtenir un report. Il envisage même un dégrèvement de ces charges à la fin de la crise, c’est-à-dire que les entreprises qui ne pourraient pas rembourser ces charges ne les paieraient pas. Quant à la garantie publique de BpiFrance qui est passée de 40% à 70%, elle pourrait passer à 90% et bénéficier aussi aux entreprises de taille intermédiaire. Ministre qui envisage la mise en place d’un fonds de solidarité, dont il faudra dé finir les modalités ainsi que les conditions d’accès, pour le réserver aux entreprises qui en auront vraiment besoin. Comptez sur votre mobilisation a conclu le ministre de l’économie et des finances.
Publié par Pascale CARBILLET