L'agression nocturne d’un cafetier bayonnais sur sa terrasse, dans la nuit du 22 au 23 juillet, vient cristalliser la montée de l’insécurité ressentie cet été sur la côte basque. Déjà, lors d’une rencontre en sous-préfecture mi -juillet, des cafetiers ont évoqué des comportements d’incivilités de plus en plus fréquents et même des faits de violence de la part de la clientèle nocturne. Un dérapage plus nourri au fil des déconfinements successifs. “À chaque fois, le besoin de se lâcher fait franchir un cap supplémentaire, relève Jean-Paul, cafetier restaurateur sur les bords de la Nive à Bayonne. Cette année pour la première fois depuis six ans, j’ai dû recruter deux vigiles pour assurer la tranquillité de mes clients.”
D’autant plus douloureux qu’au Pays basque, la sortie nocturne avait jusqu’ici des allures familiales et rugbystiques. La réouverture de seulement deux discothèques sur les sept que compte l’agglomération est l'une des raisons de cette non-régulation de la vie nocturne.
“L’État ne fait pas son travail”
Un collectif 'Attention, cafetiers en colère' (en basque, kasu kasu ostalariak kexu) a organisé un rassemblement le 28 juillet pour mobiliser élus et professionnels et réclamer davantage de policiers.
L’Umih ne se joint pas à ce mouvement. “Je comprends la colère des professionnels. Mais la
première préoccupation dans la période c’est de travailler dans nos établissements”, indique Jean-Pierre Istres, président de l’Umih sur la Côte basque. Lui aussi réclame des effectifs supplémentaires
de forces de l’ordre. “L’État ne fait pas son travail. À Biarritz ou Saint-Jean-de-Luz, ce sont des incivilités de gamins qui veulent faire la fête après avoir été confinés. À Bayonne,nous sommes confrontés à de la délinquance avec du deal en pleine rue sous les yeux des cafetiers. Ce n’est pas à eux de régler ça.”
Selon Christian Millet-Barbé, maire-adjoint de la ville de Bayonne, qui s’est exprimé à l’antenne de France Bleu Pays Basque, “les faits de violence sont indéniables. Mais les mesures nécessaires sont en place. La brigade anti-criminalité, les polices nationale et municipale effectuent des patrouilles régulièrement avec une vingtaine d’agents chaque jour. Il ne faut pas sur-dimensionner le dispositif. Qu'est-ce que ça voudrait dire que de mettre 80 policiers dans ce centre-ville ?"
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Publié par Cyrille PITOIS