Lors d'un tournage, le restaurateur doit savoir imposer ses conditions
"J'ai autorisé des tournages sur ma terrasse à titre gracieux à des productions soi-disant sans budget. Non seulement, il s'avérait qu'ils avaient de l'argent pour tout le monde sauf pour le restaurateur mais en plus ils se comportaient comme des tyrans. Mes clients ne veulent pas être dérangés par des demandes de silence ou des signatures de droits à l'image, ni simplement apparaître sur un écran. Alors, j'impose des règles pour les préserver et des conditions tarifaires. En effet, l'activité est perturbée, les exigences peuvent être importantes et on passe beaucoup de temps à les étudier et à les satisfaire", rapporte le patron du Relais. "Le régisseur général m'a contacté deux mois avant le tournage puis des décorateurs sont venus prendre des mesures pour les décors. L'usage pour ce type de privatisation et le rachat du chiffre d'affaire moyen de la saison avec la signature d'un contrat et la couverture des risques par une assurance. Tout a été restitué dans l'état. Le régisseur m'a même appelé quelques temps plus tard pour s'assurer que je n'avais pas constaté ultérieurement de dégâts", explique le restaurateur, enchanté par "la qualité de l'échange". En cas de succès du film, Choukri Chamkhia n'envisage pourtant pas les mêmes retombées qu'a connues le café des Deux Moulins, un peu plus bas rue Lepic : "Des scènes cultes d'Amélie Poulain ont été tournées en intérieur et le décor a été conservé. Chez moi, seul la façade a été filmée."
Publié par Francois PONT