Avec Edward Cristaudo, il y a d'abord eu les années parisiennes : Ferrandi pour la formation, puis le Pré Catelan, la Maison Prunier afin de côtoyer des chefs reconnus. Il y a ensuite eu le temps de la province, de Nancy jusqu'à Annonay en passant par le Luberon. Annonay, sous l'enseigne du W lui a d'ailleurs permis d'obtenir une étoile en 2017. “Mais le propriétaire et moi avions des visions différentes de la suite à donner, et quelques semaines plus tard, j'ai préféré tourner la page.”
Dès lors, en parallèle avec des activités de consulting, le cuisinier a d'abord cherché un nouvel emploi de chef salarié. “Mais après ma rencontre avec Karine [son épouse, NDLR], j'ai eu envie de rester dans cette région. Et pour cela, la meilleure des solutions était de créer ma propre affaire.” Si un premier projet n'a finalement pas abouti, une rencontre s'est avérée déterminante. “Un homme d'affaires nous a contactés. Propriétaire de péniches sur le Rhône, il nous a fait visiter celle-ci. Elle était aménagée depuis cinq ans, mais ses différents exploitants n'avaient pas réussi à l'animer dans la durée. Il a cru en nous et comme nous n'avions pas les moyens de racheter le fonds, il a décidé de la mettre à notre disposition...”
Edward Cristaudo et son épouse se sont retroussé les manches, mettant à contribution amis chefs et famille dont un frère menuisier qui a créé les tables et le mobilier de l'espace gastronomique. Et le 7 février dernier les premiers clients descendaient le ponton pour s'installer à bord du bateau amarré sur la rive gauche du Rhône, à Tain-L'Hermitage.
Ambitions gastronomiques sur un axe touristique
“Dès le départ, j'ai imaginé un lieu en trois dimensions afin de répondre à différentes attentes. Celui que l'on découvre d'abord c'est La Guinguette, une terrasse aménagée sur le quai où l'on propose boissons et tapas avec un fond d'ambiance musicale. Au premier niveau du bateau, c'est La péniche by Edward Cristaudo. Une table bistronomique de 40 couverts avec banquette, mange-debout et une cuisine de classiques qui vont du pâté en croûte à la blanquette de veau ou au pot-au-feu. Entrée, plat, dessert et un verre de vin sont proposés à 24 € au déjeuner. Une formule attractive qui doit inciter à la découverte.”
Le troisième lieu, au niveau inférieur, n'est ouvert qu'au dîner. “Je l'ai baptisé La Cale, tout simplement, et c'est mon univers gastronomique. Vingt couverts seulement, une ambiance plus intimiste et mes plats signature. Pas de carte mais trois types de formules qui vont de 42 à 89 € et proposent entre trois et six plats plus ce que j'appelle un intermède, c'est-à-dire une mise en bouche qui n'est autre qu'un vrai plat car je suis las des verrines.” Avec La Cale, le chef s'est fixé pour objectif de retrouver d'ici deux ans l'étoile. “Un objectif clairement identifié. Car si je travaille pour mes clients, je vis avec Michelin. C'est un partenaire et en aucun cas une source de pression.”
Concentré sur la cuisine, Edward Cristaudo mise toutefois aiussi sur l'activité hôtelière, le long de la ViaRhôna, axe touristique en plein développement. “En début d'année prochaine, le propriétaire viendra amarrer une deuxième péniche en cours d'aménagement. Nous proposerons alors cinq chambres avec un espace bien-être...”
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Publié par Jean BERNARD