“Cette année, le nombre de prospects rencontrés sur les salons et dans les lycées a grimpé de 16 %”. Dominique Giraudier, directeur général de l’Institut Paul Bocuse, à Écully (Rhône), dresse un constat encourageant. Il parle d’une augmentation de 20 % de fidélisation “une fois les étudiants inscrits au sein de notre école”. Des signes de reprise depuis la crise sanitaire. Toutefois, ils sont insuffisants selon l'association Top French Hospitality and Tourism Schools, réunie cette semaine au salon IFTM à Paris et qui regroupe Excelia Tourism School, l’École supérieure du tourisme de Y Schools, Ferrandi Paris ainsi que l’Institut Paul Bocuse. “Pour être attractif, il faut parler RSE, inclusion et rappeler la diversité des métiers liés au tourisme”, souligne Richard Ginioux, directeur général de Ferrandi Paris. Georges Rudas, président de l’Institut Français du Tourisme (IFT) et coordinateur de la mise en place opérationnelle de la plateforme monemploitourisme.fr, a en effet répertorié 106 métiers différents dans le secteur de l’hospitalité et du voyage. De quoi rassurer les parents, encore méfiants à l’idée d’inscrire leurs enfants notamment dans un lycée hôtelier.
“Faire preuve de flexibilité”
“Nous devons, par ailleurs, faire preuve de flexibilité et avoir un travail d’adaptation des contenus enseignés”, ajoute Séverine Nomdedeu, directrice de l’école supérieure du Tourisme de Y Schools, qui insiste sur la pertinence à s’ouvrir à l’international et à travailler davantage en partenariat avec les acteurs du tourisme pour faire évoluer la façon de transmettre. L’idée : coller aux attentes des entreprises, de la start-up engagée dans la tech jusqu’au grand groupe hôtelier. “Nos écoles génèrent du savoir. Nous devons être des accompagnateurs, à la fois pour les jeunes, mais aussi pour d’autres écoles”, explique encore Richard Ginioux. Un accompagnement que Séverine Nomdedeu pousse jusqu’aux entreprises : “Pour garder leurs talents, aidons-les à développer la formation continue.”
Depuis la mi-septembre, une campagne de communication, à grand renfort de spots télé, a pour slogan : 'Le tourisme recrute'. Les jeunes sont les premiers visés. Les écoles sont enthousiastes. Même si beaucoup reste à faire. Richard Ginioux souligne, par exemple, l’importance de disposer d’infrastructures pour tester innovations et projets. Présent à l’IFTM, Laurent Queige, directeur du pôle divertissements de Paris and Co et membre du comité de filière Tourisme, a proposé de créer des connexions entre French Hospitality and Tourism Schools et le Welcome City Lab, plateforme d’innovation dédiée au secteur du tourisme urbain et dotée d’un incubateur de start-up. Car si 20 % des diplômés de l’Institut Paul Bocuse deviennent entrepreneurs dans les cinq ans qui suivent leur diplôme, 80 % des candidats qui postulent au Welcome City Lab sont des hommes et 20 % seulement sont issus d’écoles de tourisme.
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Publié par Anne EVEILLARD