Le concours créé en 1967, remporté par Joël Robuchon, Michel Roth, Bernard Leprince, ou encore Régis Marcon, revient pour sa 56ème édition. Son président, Emmanuel Renaut, triplement étoilé au Flocons de sel à Megève et le comité d’organisation ont demandé aux candidats issus de neuf pays de leur soumettre leur « interprétation d’un lieu jaune et de deux homards » : la recette et sa budgétisation précise, 6 à 12 photos pour en suivre la réalisation et un texte expliquant le parcours du candidat, ses choix et inspirations. Aujourd’hui, chaque pays a élu le meilleur dossier et rendu public le nom du vainqueur qui défendra ses couleurs dans les cuisines du Cordon Bleu Paris le 30 janvier. Pour ce concours qui privilégie la cuisine d'auteur, les jurys Cuisine et Dégustation (un pour chaque plat) auront comme président Eric Frechon qui a accepté de remplacer Emmanuel Renaut indisponible à cette date.
Il faut remonter à 2016, avec la victoire de Julien Richard, pour trouver le dernier candidat français qui a remporté Le Taittinger. Autant dire que la performance d’Arthur Debray est très attendue. A 25 ans, le second de Yoann Chapuis à Tournus, a déjà remporté le Trophée Raymond Vaudard en 2018, le concours Bernard Loiseau en 2019, le Bocuse d’or en 2021 en tant que commis de Davy Tissot, et participera à la grande finale du Trophée Masse en juin 2024 grâce à sa première place à la sélection Paris-Nord-Normandie. Entre-temps, il se prépare pour Le Taittinger qui comporte deux épreuves. Pour la première, les candidats doivent réaliser le plat qui leur a permis d’être sélectionné. Ils doivent ensuite incorporer dans les 4 h que dure le concours une seconde recette à partir d’un panier connu la veille au soir. « J’ai la chance d’être soutenu par Yoann Chapuis, Davy Tissot, Romuald Fassenet, Eric Pras, Philippe Mille, Alain Le Cossec et mon professeur Stéphane Collet qui m’a donné envie de faire des concours. Ils sont venus et ont goûté mon plat. J’ai eu de très bons retours et de précieux conseils pour rectifier quelques détails, pour l’améliorer », dit Arthur Debray. « J’ai fait faire des assiettes, des cloches et un menu par des artisans. Je veux que ces efforts soient vus aussi lors de la finale. La préparation d’un concours demande beaucoup de travail. J’ai encore 7 à 8 blancs minimum. Pour l’instant, pas de gros stress, je reste concentré », assure le jeune cuisinier originaire de la Somme. « Quand il s’est engagé à être mon second, j’ai pris aussi l’engagement de le soutenir pour les concours, explique Yoann Chapuis. Je le soutiens financièrement et pour les essais. Nous travaillons sur ses idées et il fait son choix. L’esprit de la Team France, c’est le partage et la transmission. Et Je vois que cela crée une vraie dynamique dans la maison, du lien dans les équipes ».
Publié par Nadine LEMOINE