"Je suis fou d'entreprendre à 65 ans, mais
cela me rend heureux." Marc Veyrat est dans
son élément à Manigod. "Ici, le chef de chantier,
c'est moi." Il faut dire qu'il connaît par coeur la Maison des bois, revue
et corrigée après l'incendie de mars 2015. "Je réaménage totalement les lieux, pour
pouvoir appliquer encore plus les principes de ma fondation." Car la fondation contre la malbouffe
voit enfin le jour, en partenariat avec la Fondation coeur
et artères. "La solution est dans notre assiette. La gastronomie doit être notre
modèle de santé", explique Marc Veyrat, qui en connaît le prix.
Marqué dans sa chair, par un grave accident de ski, il avait du raccrocher son
tablier et fermer L'Eridan, à Veyrier-du-Lac.
La Fondation proposera un moratoire de 10 commandements.
"Manger
cinq fruits et légumes, c'est bien, mais le slogan a oublié l'essentiel. Tu les
consommeras bio, de terroir, et de saison", affirme le chef. Les
enfants aussi seront au coeur du dispositif. "Il faut leur transmettre des
vraies valeurs." Visites
du parcours botanique, de ferme autarcique, cueillette et cours sont déjà
programmés.
Guide, conférences, concours…
Par ailleurs, des conférences et la
création d'un guide se mettent en place. Deux concours seront lancés en 2016 :
celui du meilleur cuisinier de produits naturels et bio et du meilleur produit
manufacturé naturel et bio destiné aux étudiants, amateurs et aux chefs d'entreprise. "Ne nous barrons pas de l'industrie agroalimentaire, ce sont des
partenaires. Beaucoup sont à notre écoute."
La nouvelle Maison des bois sera donc à l'image de la fondation :
autarcique à 80 %, fonctionnant en géothermie et avec des panneaux
solaires. Le client pénétrera par un souterrain dans l'ambiance Veyrat. Il
traversera un vivier d'écrevisses, d'ombles chevaliers, un fumoir, un saloir, des
cultures : pommes sur clayettes, carottes dans le sable, poireaux, choux
dans la terre. Enfin, il croisera les animaux, qui, comme dans l'ancien
restaurant La Ferme de mon père, à Megève, feront partie du décor. "Je veux créer un parcours initiatique, un
musée de l'art de vivre alpestre. Je suis très optimiste pour l'avenir, nous
avons des chefs excellents, des producteurs remarquables, il suffit simplement
de former une chaîne humaine."
Publié par Fleur Tari