L’Hôtellerie Restauration : Combien proposez-vous de places de coworking lors du tournoi de Roland-Garros ?
Stéphane Bensimon : À l’origine, 750 places de télétravail étaient disponibles, à la journée ou à la demi-journée, du 16 au 20 mai. Elles ont été vendues en quelques heures, donc nous en avons rajouté 500. Nous proposons aussi des espaces de réunion privatisables pour les entreprises, dans cet environnement assez exceptionnel qu’est Roland-Garros. Nous savions que notre offre aurait du succès mais nous avons été surpris par la vitesse à laquelle les places ont été réservées.
Allez-vous poursuivre le développement des offres de coworking dans les hôtels Accor ?
Patrick Mendès : Nous proposons deux types d’espaces dans nos hôtels : les spots, des espaces ouverts pour travailler quelques heures entre deux rendez-vous ou pour du télétravail ponctuel, et des corners, qui offrent davantage de services, pour du coworking régulier. Il en existe 400 aujourd’hui ; 300 en Europe et une centaine en Amérique du Sud. L’idée, c’est de développer ces espaces partout dans le monde et dans toutes les enseignes, de l’économique au luxe.
S. B. : Pour y parvenir, nous souhaitons accompagner les directeurs et les équipes à travailler différemment, car il s'agit d'une nouvelle typologie de clientèle à accueillir, ainsi que les propriétaires, pour les aider à transformer leur hôtel si besoin et améliorer l’occupation de leurs espaces. Nous répondons aussi à un fort besoin de flexibilité pour les entreprises qui ne peuvent plus se permettre de louer des bureaux avec des baux très longs.
Quel est l’avantage pour les hôteliers de proposer ce type d’espace dans les hôtels ?
P. M.: Le coworking crée du trafic dans l'établissement, où il y avait auparavant de nombreuses heures creuses. Cela permet de le faire vivre toute la journée, il n'y a rien de mieux pour un hôtel !
S. B.: Nous nous sommes aussi rendu compte que le fait d’intégrer une nouvelle offre générait un intérêt supplémentaire pour les collaborateurs, qui développent leurs compétences et apprennent un nouveau métier. Les marques hôtelières disposent d’un levier très attractif pour le recrutement, davantage basé sur le savoir être que sur le savoir-faire.
Où en est l'activité dans les hôtels Accor ?
P. M. : Il y une réelle reprise d’activité depuis le mois de mars, qui s’est faite plus vite que prévu, avec une modification du type de consommateurs : nous accueillons plus de voyageurs loisirs que business, respectivement 60 et 40 %, alors que ces proportions étaient inversées avant la crise sanitaire. De plus, nous accueillons davantage une clientèle domestique et intra régionale, qui a compensé très largement l’absence de la clientèle corporate européenne et plus lointaine.
L’autre tendance, que nous avions anticipée il y a quatre à cinq ans et qui s’est accélérée avec le Covid, c’est la croissance de ce que nous appelons l’hospitalité augmentée : nos hôtels sont devenus de véritables lieux de vie, ouverts 24 heures sur 24, 365 jours par an, où les clients bénéficient d’un véritable accueil et de lieux sécurisés, de restaurants, de bars ou de rooftops, de salles de sport, et d’une offre de coworking, avec des espaces Wojo.
Wojo propose également quinze sites de coworking en France et en Espagne. Quelles seront les prochaines ouvertures ?
S. B. : Nous ouvrirons notre plus grand espace en septembre prochain, dans les Ateliers Gaité à Paris, à côté de la gare Montparnasse. Il proposera 1 500 postes de travail sur 13 000 m2, et sera directement relié à l'hôtel Pullman Montparnasse, qui a été récemment rénové et avec qui nous travaillons en interaction. Il s’agira d’un écosystème complet comprenant hôtel, restaurant, espaces de séminaires, food court, salles de sport, bar, rooftop… et ce, à proximité d’une gare très fréquentée. Je pense que cela n’existe nulle part ailleurs.
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Publié par Roselyne DOUILLET