À Toulouse, Le Bonheur est dans le pot

Cinq ans autour du monde à la découverte des céréales et des épices ont donné l'envie à Karine et Jeff Marie de mettre leurs souvenirs culinaires en conserve et d'ouvrir un restaurant à Toulouse (31). "Mon mari était musicien professionnel. J'avais 18 ans quand nous sommes partis en Asie, en Amérique centrale, au Moyen-Orient, en Afrique. Pour vivre, on faisait des petits boulots, le plus souvent en cuisine", se souvient Karine Marie.

À leur retour en 2002, écologistes convaincus, ils créent des plats cuisinés à base de céréales (quinoa, millet, etc.) et de légumes bio, inspirés des recettes traditionnelles des pays traversés. Les céréales sont cuites dans des bocaux en verre comme s'il s'agissait d'une casserole, les légumes sont sautés au wok. "Quand nous avons commencé, personne ne procédait ainsi. C'était innovant", dit Karine Marie.
 

"Rester proche du consommateur"

Le succès est immédiat. En 2010, le couple s'installe à Revel (31) pour disposer d'une conserverie de 1 800 m2. Aujourd'hui, 100 plats végétariens, à l'exception des raviolis au boeuf et au poulet, sont en vente dans 700 magasins bio en France et à l'étranger (Suisse, Belgique, Espagne, Hong Kong, Ukraine).

Mais, au fil des ans, Karine et Jeff Marie constatent que "les magasins bio deviennent des supermarchés". "On ne parle plus forcément des produits mais prix, marges. Or, nous voulons rester proche du consommateur", dit Karine Marie. D'où l'idée de créer un restaurant-épicerie où ils proposent les mêmes plats que ceux qu'ils mettent en bocaux mais avec une cuisson différente. "On facture en fonction du poids, soit 2,10 € les 100 g. Un repas revient entre 10 et 12 €, avec l'assurance de manger des produits locaux et bio", ajoute cette mère de sept enfants, âgée de 40 ans.

Leur fille aînée, 20 ans, envisage d'ouvrir un deuxième restaurant à Paris tandis que c'est son frère cadet, Manuel, 19 ans, qui dirige celui de Toulouse.