Redressé à hauteur de 14 000 € par l’Urssaf parce qu’il mangeait tous les jours dans son établissement, son lieu de travail, où “[il] passe sa vie”. C’est la mésaventure vécue par le chef Arnaud Bloquel, qui exploite deux restaurants - le Square et l’Orchidéa - à Saint-François, en Guadeloupe. Une histoire qui a fait couler beaucoup d’encre après avoir été relayée sur notre site et qui a atteint les sphères politiques. En effet, Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, s’est offusqué de la situation en twittant, le 21 octobre : “Oui, situation absurde issue d’une règle obsolète ! Je vais proposer au plus vite avec Agnès Buzyn [ministre des Solidarités et de la Santé, NDLR] de changer cela et demander aux Urssaf de reconsidérer le cas de ce chef cuisinier.”
Selon la règle actuelle, un gérant majoritaire dans une entreprise de restauration doit déclarer ses repas pris sur place en avantage en nature. Et pour évaluer le montant du redressement, l’Urssaf s’est basé sur la dépense moyenne d’un repas servi au client dans ce restaurant étoilé, soit 107 €. À noter qu’un repas pris par un salarié dans un restaurant est évalué en moyenne à 6 €.
Il est bien connu que dans la profession, tous les chefs s’accordent une pause déjeuner à leur propre table, surtout quand elle est étoilée... Et qu’en est-il des chefs qui goûtent leurs plats avant de les proposer à leurs clients ? Ou de ceux qui goûtent les vins avant de les servir ?
Publié par Romy CARRERE