Quatre jours de compétition au Brésil (du 12 au 16 août), des épreuves imposées parfois changées à la dernière minute, un jury international, cinquante-neufs pays, quarante-cinq métiers représentés : les Worlskills (olympiades internationales des métiers) sont une exception dans les concours existants, par leur ampleur et leurs difficultés spécifiques. Dans les métiers de la restauration, seule Florence Lesage (pâtisserie) est montée sur le podium avec une médaille d'argent, devancée par un Coréen et suivie par une Japonaise. "Cela fait deux ans que la Corée est championne et j'étais contente d'avoir dépassé le Japon", commente la jeune femme, ravie. Son secret de réussite : "Je n'ai pas voulu voir ce que faisaient les autres. Et j'ai fait ce que j'avais décidé sans me laisser influencer." Elle cherche aujourd'hui à travailler avant de passer son brevet de maîtrise pâtissier à Rouen l'année prochaine.
Stress le dernier jour
Les deux autres candidates sont loin d'avoir démérité, au contraire. Caroline Liénart (cuisine) était elle aussi en concurrence avec les Asiatiques (Chine 1er, Corée 2e), grands gagnants de l'épreuve. "Caroline était très surveillée par les jurys étrangers, signe qu'ils l'estimaient dangereuse pour leur candidat respectif, explique Bertrand Bédu, expert Worldskills pour la cuisine qui a entraîné Caroline Liénart au Cefral de Dunkerque. Elle a remarquablement travaillé, à très haut niveau, avec une créativité exceptionnelle. Mais le stress l'a gagnée le tout dernier jour, tandis que les candidats asiatiques s'étaient transformés en véritable machine, aux dépends de la créativité", analyse-t-il, forcément déçu mais voulant tirer les meilleures leçons de cette expérience néanmoins extraordinaire. Caroline Liénart, difficilement consolable, veut pourtant elle aussi rester positive : "J'ai eu des conditions optimales pour travailler. J'ai donné beaucoup en créativité, en authenticité, en complexité, explique-t-elle. La jeune femme cherche maintenant à travailler à l'étranger.
Anne-Sophie Berthe n'est pas passé loin du podium non plus. "Anne-Sophie a eu des circonstances malheureuses liées à des incompréhensions sur des taches, et à des critères internationaux différents au cours de l'épreuve du banquet", souligne Christophe Weber, chef des travaux du CEFPPA à Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin). "Je n'avais pas d'interprète et les accents sont parfois difficiles à comprendre", ajoute la jeune femme qui prend actuellement des cours d'anglais et se console avec son succès au BTS et un poste au Chabichou, à Courchevel.
Publié par Emmanuelle COUTURIER