Pour Maranatha, la rénovation de l'hôtel Jules César, à Arles (13) sous la direction du couturier et designer Christian Lacroix, est emblématique. Racheté en 2013, cet établissement lui permet d'entrer dans la cour des grands et de définir son nouveau modèle de développement : des hôtels emblématiques de centre-ville revalorisés grâce à un vrai projet de décoration.
Selon son p.-d.g., Olivier Carvin, il s'agit d'un "vrai challenge pour Maranatha". Le groupe a fait appel à une cinquantaine d'investisseurs (particuliers ou institutionnels) pour un investissement minimum de 100 000 €. "Nous promettons une rentabilité sur la création de valeur proche de 7 % au bout de sept ans. L'investissement total s'élève à 2,8 M€ pour l'acquisition, 5,5 M€ de travaux - réalisés à hauteur de 1 200 € le m2. Nous avons établi que l'activité moyenne devrait être de 65 % à l'année avec un prix moyen de 165 €. Cet été, le prix moyen a atteint 290 €, pour un taux d'occupation de 80 %, ce qui est encourageant."
150 M€ investis en 2014
Dans le sillage du Jules César, d'autres hôtels vont être rénovés par des designers confirmés, comme l'hôtel Astor à Paris (128 chambres), repris en juillet, et le Mas des herbes blanches à Joucas (84), racheté avant l'été.
Depuis le début de l'année, Maranatha a donc investi 150 M€ pour racheter 22 hôtels, de catégorie 3 à 5 étoiles. Quatre établissements parisiens (dont le Regina Opéra, le Trianon Gare de Lyon et le First Paris Tour Eiffel ont été financés par un emprunt de 15 M€ et par le fonds Finotel, qui a levé 25 M€.
Les principaux indicateurs d'activité pour 2014 suivent la même progression. Le chiffre d'affaires est passé de 29 M€ l'an dernier à 71 M€ cette année, et les effectifs atteignent aujourd'hui 1 000 personnes. "Je regarde les opportunités. Il se trouve qu'il y en a beaucoup en France", souligne Olivier Carvin. Son modèle économique reste le même : de très bons emplacements et des structures moyennes (plus de 40 chambres). Pour muscler le réseau, un ancien cadre dirigeant d'Accor a été recruté (son arrivée devrait être officialisée très prochainement). "Il fallait nous structurer également sur le plan de la gestion", déclare Olivier Carvin, "fier d'incarner le made in France".
Publié par Catherine AVIGNON