Le document présenté le 12
février dernier par Émile Roger Lombertie, maire de Limoges, s'adresse à
tous les professionnels du commerce de sa cité, mais plus spécifiquement aux
exploitants de cafés, brasseries et restaurants possédant une terrasse devant
leur établissement. Cette charte d'occupation du domaine public se veut un
outil au service de la redynamisation d'un centre-ville en danger de
désertification. "L'idée n'est pas de punir, a précisé le premier
magistrat limougeaud, mais de préconiser. Notre cité est classée ville d'art
et d'histoire, et nous devons protéger notre patrimoine sans pour autant nous
opposer à la modernité et au développement commercial."
La CCI, les associations de
commerçants, la chambre des métiers, se déclarent partenaires d'une opération
dans laquelle l'Umih de la Haute-Vienne souhaite également s'impliquer.
Quatre ans pour se conformer
"Depuis longtemps, nous attendions cette initiative, souligne Alain Guillout,
son président. Nous sommes conscients des contraintes pour nos adhérents,
notamment financières, mais nous avons du temps devant nous, et pour l'instant,
aucune punition n'est annoncée pour les contrevenants. Sur le fond, l'Umih
se réjouit que Limoges s'engage dans cette démarche, car l'image que nous
donnons de notre ville est primordiale pour la dynamique commerciale, et passe
souvent par les terrasses ou devantures. Quant aux inconvénients financiers
pour les uns et les autres, nous ouvrons la voie au dialogue. Jusque là, nos
terrasses présentaient de grandes différences entre elles. Il ne s'agit pas d'uniformiser,
mais d'apporter une certaine cohérence dans un domaine un peu anarchique. Les CHR,
au-delà des dépenses à engager, ont tout à gagner dans l'affaire qui vise à rendre
Limoges encore plus attractive."
Huit points du texte concernent principalement les terrasses :
mobilier, stores, végétation, paravents, porte-menus, chauffages-brumatiseurs,
éléments de machinerie et vocation du site. Les indépendants comme les franchisés
devront s'y conformer, afin d'améliorer le cadre de vie de la ville. Ils ont
quatre ans pour s'équiper et se mettre en accord avec cette charte qui aura été
par ailleurs déjà expérimentée avec succès dans d'autres grandes métropoles
régionales comme Bordeaux. "La démarche municipale va donc dans le
bon sens", conclut le patron de l'Umih 87.
Publié par Jean-Pierre GOURVEST