"Nos entreprises ont besoin de répit et de confiance pour retrouver le chemin de l'embauche et de la croissance. Qu'on nous laisse travailler !" Laurent Lutse, président de l'Umih Cafés, brasseries, établissements de nuit, a donné le ton lors de l'assemblée générale de l'Umih Touraine réunie le 7 avril à Tours (37). Le président de l'antenne départementale, Jean-Marie Gervais, a rappelé que 2013 "avait été une année bien remplie avec dix nouvelles taxes, sans compter la hausse de la TVA début 2014", ce qui entraîne "une compression des marges et donc des salaires alors qu'il faudrait au contraire rendre le métier plus attractif pour les jeunes avec des salaires plus importants". De plus, la défiscalisation des heures supplémentaire a entraîné "une perte de 100 à 120 € mensuels sur la feuille de paye de nos salariés", regrette-t-il. Sans oublier la multiplication des réglementations comme le classement hôtelier, les normes d'accessibilité sans oublier la loi sur le fait maison "qui est incontrôlable, sans cahier des charges précis et qui va tuer le titre de Maître restaurateur". "La pression devient insoutenable, s'enflamme Jean-Marie Gervais, il faut de la stabilité fiscale pour retrouver la confiance."
"Compétitivité touristique"
Un restaurateur souligne : "Face à la multiplication des revendications, il devient compliqué voire dangereux d'embaucher de nouveaux collaborateurs. Nous allons vers des établissements avec moins d'activité et donc moins de personnel." L'apprentissage a également été au coeur des débats. Les anciens de l'Umih 37 comme Alain Lévesque ou Alain Chaplin ont rappelé les réformes en cours de la formation professionnelle et le soutien de la profession au CFA de la ville de Tours.
Comme Alain Michel, président du comité départemental de Touraine, le député socialiste Jean Patrick Gille demande une étude sur les besoins de nouveaux hôtels à Tours. Une adhérente intervient : "Nous n'en avons pas besoin ! Le taux d'occupation annuel ne dépasse pas 51 % à Tours. Il faut simplement un établissement de convention pour le tourisme d'affaires." À défaut de "ministre à part entière" pour le tourisme, Laurent Lutse attend désormais "une vraie politique de compétitivité touristique" pour relancer ce secteur rongé par la "morosité et la colère".
Publié par Jean-Jacques TALPIN