Voyage et développement durable
font plutôt bon ménage. C'est ce que révèle une étude menée par Booking.com, en
marge de la Journée mondiale de la Terre du 22 avril dernier. Principal
constat : "Le nombre de
voyageurs qui choisissent un hébergement respectueux de l'environnement
pourrait doubler cette année, avec 65 % des voyageurs dans le monde qui en
expriment la volonté." Ils n'étaient que 34 % dans ce cas en
2016. Par ailleurs, 68 % des personnes interrogées se disent "susceptibles de choisir un hébergement si
celui-ci est respectueux de l'environnement." Parmi eux, les Chinois
arrivent en tête (93 %), suivis par les Brésiliens (83 %) et les Espagnols (80 %).
"Depuis la COP21, l'écologie
devient une évidence, commente Philippe
François, créateur et président d'Ecorismo. D'un côté, les clients souhaitent séjourner chez des professionnels
impliqués face au gaspillage et au développement durable. De l'autre, les
hôteliers vont de plus en plus loin dans leur engagement. Et ce, aussi bien
dans l'hôtellerie d'affaires, de loisirs ou de luxe. Aujourd'hui, les trois
quarts des hôtels de luxe ont une démarche environnementale."
Et ce, d'autant que, selon l'étude de Booking.com, 94% des amateurs de séjours de luxe
sont prêts à "faire des concessions
au nom de l'écologie." Dans le détail : 94% se disent partants
pour séjourner dans un hébergement équipé d'ampoules à économie d'énergie, 89%
avec des systèmes de chauffage ou de climatisation ne fonctionnant qu'en leur
présence et 80% avec des douches à pression d'eau plus faible.
Un voyageur sur deux se considère comme un 'voyageur
durable'
"S'engager dans une démarche environnementale ne doit en rien
compromettre l'expérience du client. Sa satisfaction reste notre priorité",
explique Nadine Witczak, directrice
de l'Amiral, un hôtel deux étoiles à Nantes (Loire-Atlantique), doté des labels
La Clef Verte et Ecolabel. Avis partagé par Sophie Arbib, à la tête de l'agence Exclusif Voyages : "Lorsque nous proposons à nos clients un hôtel du
groupe Six Senses, par exemple, ce n'est pas seulement parce qu'il est
positionné sur le développement durable. C'est d'abord parce qu'il a une
philosophie, un style, un esprit, une façon de concevoir qui vont plaire à nos
clients."
L'enquête de Booking.com va également dans ce sens : 36 %
des personnes interrogées choisiraient un hébergement respectueux de
l'environnement "parce qu'il
propose une expérience plus authentique, car locale". Le durable a le
vent en poupe. Près d'un voyageur sur deux (46%) se considère comme "un voyageur durable". "C'est d'autant plus encourageant que lorsque
l'on s'implique dans le développement durable, on améliore la performance
globale de son établissement, on réduit les coûts, on optimise la satisfaction
client", souligne Nadine Witczak.
Faut-il y voir une dynamique
supplémentaire, à l'heure où l'Observatoire des performances hôtelières de
l'Umih fait état d'un RevPAR en hausse de 2 % à l'issue du premier trimestre
2017 ? "Oui, répond Philippe
François. Dans cette amorce de reprise,
le développement durable fait partie des outils pour se positionner et se
différencier de ses concurrents." Cela tombe à pic : les Nations
Unies ont proclamé 2017, 'année internationale du tourisme
durable pour le développement'.
vendredi 12 mai 2017