Son beau-frère rêve de pancakes fourrés ? Samuel Arnaud
relève le défi. "Avec les pancakes, c'était compliqué… Je me suis alors
souvenu des takoyaki, ces boulettes de pâte fourrées au poulpe que j'avais goûtées
au Japon", raconte-t-il. Épaulé par son épouse Karine, ce Breton commande une plaque à takoyaki au Japon et
effectue des tests auprès de ses amis pendant plusieurs mois. "On
a adapté le mode de cuisson et modifié légèrement la pâte à crêpe pour qu'elle
puisse tenir. Cela donne des Ty Keurs, une bouchée sphérique de la taille d'une
balle de ping-pong. On travaille uniquement avec des produits du marché, en
circuit court, et on imagine des recettes originales, comme celle au poulet
curry-ananas, qui est devenue notre best-seller", poursuit-il.
En janvier dernier, les Arnaud lancent leur concept, baptisé Tata Keken.
Deux jours par semaine, ils vendent leurs créations sur les marchés de Carantec
et Saint-Pol-de-Léon, dans le Finistère. Le soir, ils s'installent dans les
bourgs aux environs de Morlaix et, le week-end venu, ils réalisent des
prestations événementielles. "On a enfin réussi à faire de la finger food
avec des crêpes ! Le public se montre très curieux. On reçoit beaucoup d'encouragements
de la part des Bretons, et on a même des réservations pour les festivals de cet
été", s'enthousiasme-t-il.
Ty Keurs et remorque : les clés du succès
Leur formule à 7 €, composée de six Ty Keurs au sarrazin et quatre
au froment, remporte un franc succès, tout comme leur remorque. Un choix loin d'être
anodin, explique ce crêpier atypique : "25 % des gens viennent
nous voir car ils sont intrigués par la remorque. À elle seule, c'est un outil
de communication. Je l'ai fait configurer directement auprès d'un fabricant de
Shanghai. Avec ses 2,25 m, elle est optimale pour travailler à deux. Ce
faible encombrement permet de réaliser tout type d'événement, et de se
distinguer des food trucks plus classiques."
Prochain pari ? Se développer en franchise d'ici dix-huit mois. "Le
droit d'entrée serait de 10 000 €, location de remorque comprise. Et
dans dix ans, on sera présent à Tokyo !", lance Samuel Arnaud.
Publié par Violaine BRISSART