L’Hôtellerie Restauration : Quel est le bilan de votre activité 2023 ?
Romain Gowhari : Malgré un début d’année difficile, le chiffre d’affaires est en augmentation de 5 à 10 %, avec une marge qui se stabilise et des taux d’occupations variables selon les localisations. La situation se tend davantage en ce qui concerne l’investissement, car l’accès au marché est de plus en plus compliqué.
Nous comptons désormais 12 établissements, dont trois ouverts l’année dernière : l’hôtel Marty à Bordeaux qui a intégré la collection Tapestry de Hilton, le Solly à Paris et l’hôtel Suzane à Angers, en catégorie 3 étoiles. Nous avons également ouvert seize suites avec cuisine en complément des chambres de l’hôtel Maisons du Monde à Marseille.
Vous développez également des appartements adossés à vos hôtels. Est-ce une réponse à la concurrence d’Airbnb ?
La proposition d’appartements permet de répondre à une demande de certains clients, qui ne trouvent pas une offre adaptée à leurs besoins dans les hôtels. Nous proposons un service supplémentaire par rapport à Airbnb, comme le ménage, et garantissons aux clients qu’ils n’auront aucune mauvaise surprise, notamment en matière de sécurité. Plus généralement, nous croyons beaucoup à la complémentarité des services et à l’hybridation de l’offre.
Quels sont les services proposés au sein de Younight, Hospitality ?
Nous avons une équipe de 20 personnes, basées à Rennes et à Paris, qui nous permet de proposer un ensemble de services allant de la création du projet à l’exploitation, et sommes extrêmement proches du terrain. Nous co-construisons les projets avec les hôteliers et avons la capacité à faire évoluer le produit tout le temps, en prenant toujours la perception du client comme point de départ de notre réflexion.
Nous considérons que nos directeurs sont des ambassadeurs de leur localité, ils ont une parfaite connaissance de leur ville. Ils sont l’empreinte locale indispensable à l’animation de leur établissement.
Y a-t-il une spécificité propre aux hôtels que vous développez ?
Nous développons des boutiques hôtels de 40 à 100 clés, avec une forte dimension expérientielle et une programmation d’événements et d’animations grâce à une équipe dédiée au siège. Nous concevons des projets sur mesure, avec un souci constant du détail.
C’est pour cette raison que le design des hôtels est réalisé en interne, avec l’architecte d’intérieur, Xavier Bohuon et sous la direction artistique de Céline Meslin [présidente de Younight Hospitality, NDLR]. Cela nous permet de piloter l’ensemble du projet, de lui donner une unité et d’être agile sur tous les aspects.
Le sujet de la responsabilité sociétale et environnementale est devenu incontournable en hôtellerie. Quelles sont vos actions en la matière ?
Nous avons déjà listé toutes les actions menées et nous opérons un travail de rationalisation et de priorisation, avec pour objectif la certification Clef verte pour 100 % des hôtels. Concernant la dimension sociétale, alors que notre société comptera prochainement 400 salariés, nous avons comme projet de former ceux qui ont ce besoin à la langue française pour les aider à s’intégrer, en partenariat avec l’Alliance française.
Quels sont vos projets pour 2024 ?
Nous avons plusieurs hôtels en projet, notamment le Billie à Nantes, prévu pour le mois de juin, et le Vertime aux Sables-d’Olonne en septembre.
Nous souhaitons également renforcer nos services, avec un axe fort autour de la digitalisation, de l’intelligence artificielle et de la RSE. Notre but est de gagner en productivité pour que nos salariés aient plus de temps à consacrer aux clients. Mais nous ne voulons rien imposer, nous souhaitons garder les codes de l’hôtellerie classique tout en proposant des services numérisés, très utilisés par jeunes générations.
Comptez-vous poursuivre votre développement dans les années à venir ?
Nous visons 30 hôtels d’ici à 2030, mais cela ne se fera pas à marche forcée. La dimension immobilière de notre groupe nous aide beaucoup en la matière. De plus, nous pensons que le sujet de la transmission va se poser de façon accrue dans les années à venir. Les hôteliers apprécient la dimension familiale de notre groupe pour transmettre leur bien, et les investisseurs connaissent la dimension attractive du secteur mais ne savent pas appréhender les régions. Nous pensons avoir une carte à jouer en nous positionnant comme le maillon manquant entre ces deux mondes.
Publié par Roselyne DOUILLET