Pour trouver le fonds de commerce susceptible de lui convenir, Gil Dallemagne
s'était fixé une liste de critères qui limitait forcément le champ de recherche.
Père divorcé avec deux enfants à charge, il recherchait une affaire dans un
rayon de 50 km maximum du lieu de résidence de la mère de ses enfants,
dans une ville de 10 à 15 000 habitants avec des écoles et lycées à
proximité. Il fallait également qu'il s'agisse d'un bar-brasserie-restaurant
bénéficiant d'un emplacement stratégique (proche d'une gare ou centre-ville),
qu'elle emploie un salarié maximum, soit dotée d'un logement habitable, d'une
cour ou d'un jardin. L'affaire devait encore être saine et bien gérée de
préférence par un exploitant partant à la retraite. "C'était pour moi un gage
de stabilité et de pérennité et un moyen d'éviter les affaires rénovées plus
chères", explique l'entrepreneur.
Pour sa recherche, Gil Dallemagne s'est fixé un budget compris entre 200 000
et 300 000 € et s'est donné le temps de la vente de sa maison,
rénovée pour l'occasion. Il a consulté les annonces sur internet, les magazines
spécialisés et plusieurs agents commerciaux. C'est Christophe Martin, de MP Commerces et Transactions membre du réseau
CEH, qui lui a présenté l'Écu de France à Dourdan (Essonne), un café-bar dans
le style années 1980, avec flippers, baby-foot et du billard. Située sur la
place du marché, l'affaire est exploitée par Sylvain Hee, qui, à 62 ans, songe à partir à la retraite. "Je
venais de contacter MP Transactions qui me l'avait vendue vingt-quatre ans
auparavant et avait maintenu le contact commercial. Je n'avais pas imaginé que
je vendrai en à peine deux mois et demi", confie l'ancien propriétaire.
Création d'une entreprise individuelle à responsabilité limitée
Avec un bar de 5 m de long, une salle de 80 m2 et une petite
terrasse, l'affaire est rentable, bien gérée, dotée d'une clientèle d'habitués,
dans un environnement correspondant aux critères personnels de Gil Dallemagne.
Séduit dès une première visite en mai 2016 et une prospection personnelle des
alentours, celui-ci est convaincu que ce café-bar est l'affaire qui lui
convient même s'il ne pourra pas développer tout de suite une activité de restauration.
Parallèlement, le cédant apprécie le sérieux et l'expérience du repreneur, qui a
notamment été directeur de la restauration chez Novotel. D'autant que ce
dernier n'a pas l'intention de modifier l'esprit de la maison. "Je n'ai fait
aucun travaux, je n'ai pas modifié la carte, ni les horaires d'ouverture, ni l'enseigne
et j'ai gardé la serveuse", précise-t-il.
Pour le crédit, Gil Dallemagne a démarché toutes les banques locales
avec l'assistance de Christophe Martin qui l'a également mis en relation avec
un expert-comptable et un avocat pour le montage du dossier et la création d'une
EIRL, structure juridique qui lui permet séparer son patrimoine personnel et
professionnel, tout en évitant la lourdeur de la Sasu. Sur quatre banques,
toutes acceptent de le soutenir. Il optera pour celle qui demande le moins de
garanties à taux équivalent. "Elles ont apprécié mon CV, mon projet qui
tenait la route, mon apport constitué du produit de la vente de ma maison et l'engagement
du propriétaire de vendre les murs dans un second temps", se souvient Gil Dallemagne.
Publié par Tiphaine BEAUSSERON