Pas de dépendance vis à vis d'un prestataire extérieur, pas de transport, moins ou pas de problème de qualité, une meilleure maîtrise des coûts, une organisation simplifiée, moins de manutention… : les hôteliers qui ont choisi de réintégrer la blanchiserie au sein de leur entreprise y voient beaucoup d’avantages. Ils nous expliquent leur démarche.
Etre accompagné pour bien dimensionner la blanchisserie
Le groupe Logis Hôtels propose à ses hôteliers une solution complète, My Easy Wash, créée par Diversey (produits et équipements de dosage), Andromède (matériel Electrolux) et Standard Textile (linge). “Cette entité loue ou vend des machines et du linge, et aide les hôteliers à dimensionner leur blanchisserie. La location présente l’avantage de maintenir la qualité des équipements et du linge, avec l’entretien des machines et le renouvèlement régulier du linge en neuf”, note Stéphane Roinet, directeur des achats du groupe Logis Hôtels. À date, une centaine d’hôtels Logis ont réinternalisé la gestion du linge ou sont en cours. D’ici trois ans, le groupe espère en compter 1 000. Olivier Blanc, dirigeant du Puits doré à Richelieu (Indre-et-Loire) et vice-président du groupe, a franchi le pas au printemps pour son hôtel de 25 chambres, en transformant un local en lingerie. “J’ai investi 49 500€ dans un lave-linge de 27 kg, et deux sèche-linge à pompe à chaleur. J’ai pu bénéficier d’une aide de l’Ademe. Depuis mars 2023, nos coûts de blanchisserie ont diminué de deux tiers !”, explique-t-il. À Laguiole (Aveyron), Julien Breysse, directeur du Best Western Relais de Laguiole (34 chambres) a tout réinternalisé il y a un an. Il a aménagé le sous-sol de l’hôtel pour le transformer en une laverie de 70 m2. “J’ai fait intervenir la société Atlan [réseau Andromède] pour calculer mes besoins et réaliser un plan d’implantation technique. J’ai investi dans deux lave-linges, deux séchoirs - 40 kg en tout -, et une sécheuse-repasseuse-plieuse. Tout compris avec les travaux, cela représente 150 000 €. Quand nous externalisions, cela nous coutait 35 000 € par an – hors éponges et peignoirs que nous traitions en interne”, résume Julien Breysse.
Louer ou acheter ?
C’est un calcul à faire, selon d’éventuelles aides et la capacité d’investissement d’un établissement. Avec un système en 100 % location, Stéphane Roinet estime que l’économie réalisée est de l’ordre de 25 à 30 %, et que le traitement du linge par chambre revient à moins de 3 € (sans aide de l’Ademe). Cela varie selon la dimension de l’hôtel et le type de linge mis à disposition en chambre. Olivier Blanc a choisi une solution mixant achat et location. “Aujourd’hui une chambre me coûte 2,49€ - produit de lavage inclus - en linge, quelle que soit la durée du séjour. Je loue un linge de meilleure qualité, à prix identique : par exemple, mes draps de bain sont plus grands et plus épais qu’avant”, constate-t-il.
S’organiser en interne
Le process interne doit être bien défini pour que le traitement du linge soit fluide. Le groupe Logis travaille sur un guide de bonnes pratiques. L’établissement d’Olivier Blanc emploie deux femmes de chambre à temps partiel, qui étaient partantes pour l’aventure. “Désormais elles maîtrisent tout, elles sont ravies ! Elles ont gagné du temps car il n’est plus nécessaire de compter le linge qui entre et sort, de le mettre en chariot… Une machine dure 50 minutes, elles peuvent la lancer et s’occuper d’autre chose. Le matin, elles plient ce qui a été mis à sécher la veille. Et si besoin, quand elles sont parties, nous pouvons mettre une machine à sécher”, détaille-t-il. Julien Breysse a embauché une personne dédiée, à mi-temps. “Elle s’occupe du linge le matin : lavage, calandrage. L’après-midi, les femmes de chambre le plient et le rangent. Les chariots sont préparés à la laverie, puis montés dans les étages”, explique-t-il. Grâce au système de dosage relié aux machines, le surdosage est évité et la manipulation des produits lessiviers limitée. Les prix des produits ayant fortement augmenté, mieux vaut investir dans de gros bidons et des doseurs performants.
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Publié par Laetitia Bonnet Mundschau