Recruter de nouvelles promotions, motivées et engagées. C’est un défi à relever chaque année pour les établissements d’enseignement professionnel, qui passe par des stratégies de recrutement très variées. La plus simple reste de se montrer…“Ce n’est pas compliqué : nous sortons nos casseroles dès que l’occasion se présente et nous passons dans les collèges et lycées présenter ce que l’on fait”, résume Patrice Pierre, directeur du CFAIE de Val-de-Reuil, dans l’Eure. Un fonctionnement qui a fait ses preuves, et que l’établissement couple avec une forte présence numérique. Ainsi, celui qui figure parmi les plus grands centres de formation d’apprentis (CFA) de France propose-t-il par exemple une visite virtuelle et interactive de l’établissement en 360°. Un moyen aussi de placer les métiers de l’apprentissage dans la modernité, face à une génération ultra-connectée.
Entre rêve et réalité
D’autres établissements misent davantage sur l’imaginaire et le rêve véhiculés par les métiers de bouche, notamment depuis l’arrivée des concours de chefs à la télévision. L’IFA Marcel Sauvage près de Rouen (Seine-Maritime) l’a constaté suite à la mise en place d’un programme spécial en collaboration avec l’école Ferrandi. “Dès que nous nous sommes entendus avec Ferrandi, l’engouement a été immédiat”, relève Richard Prades, le directeur de l’établissement. Un enthousiasme encore accentué par le parrainage prestigieux du Top Chef, David Galienne. Mais cette approche séduisante ne doit pas occulter une réalité souvent moins glamour, loin des apparences télévisuelles. “Top Chef a cette vertu de pouvoir faire briller ces métiers. Mais il ne faut pas s’arrêter aux paillettes. Il s’agit vraiment de travailler sur le cœur du métier”, insiste Richard Prades.
Les élèves ne s’y trompent pas. C’est bien l’acquisition de compétences et leur plan de carrière qui les intéressent. Pour y répondre, certains établissements renforcent leur offre diplômante. Ainsi, l’école hôtelière de l’Institut Saint-Joseph de Mesnières-en-Bray (Seine-Maritime) propose-t-elle depuis deux ans une licence professionnelle Arts culinaires hôtellerie et gastronomie de luxe. Une perspective qui facilite aussi le recrutement en BTS.
Donner des responsabilités aux élèves
C’est aussi dans cette idée que travaille le lycée des métiers Sainte-Catherine au Mans (Sarthe). Ici, on coupe court aux rêves de télé des élèves, pour les placer devant leurs responsabilités. Ainsi, l’établissement a participé avec ses élèves à une démarche innovante du groupe Hospitality : laisser les clés du Novotel du Mans à 40 élèves du lycée pour 24 heures. “Les élèves ont vraiment apprécié qu’on leur fasse confiance”, souligne Jérôme Lebert, directeur délégué aux formations professionnelles au sein du lycée. “Cela a conforté les élèves dans leurs choix, surtout pour la douzaine d’entre eux en mise à niveau pour le BTS. Et cela a été entendu par d’autres élèves du lycée qui étaient un peu jaloux.” Et, comme on en a parlé dans la presse, cela a dépassé les frontières de l’établissement… De quoi faire effet boule de neige.
Publié par Aletheia Press / Benoit Delabre