La page du Grand Pré est définitivement tournée. Fermé pour des raisons personnelles en octobre 2013, le restaurant étoilé de Roaix a cependant permis au chef Raoul Reichrath d'affirmer son talent. Un potentiel que, depuis, il a mis au service des autres. "Je me suis lancé dans le consulting, explique le cuisinier néerlandais. Une activité que je menais déjà ponctuellement pour des amis. Ce fut le cas dès 2008 avec Antoine et Laurence Joly, les propriétaires du domaine viticole La Roche Buissière. Ils avaient alors créé un bar à vins accompagné d'une petite formule de restauration."
Cependant, mener de front travail de la vigne et animation d'un tel lieu, même saisonnier, devenait compliqué pour le couple de vignerons. "Début 2014, ils m'ont proposé d'animer ce lieu. Ce que j'ai fait en gardant leur formule saisonnière. Cette année, quand j'ai accepté de prolonger l'expérience, j'ai voulu le faire à ma sauce."
La qualité sans le protocole
Désormais, la salle accolée au caveau de dégustation offre une vingtaine de couverts avec une cuisine entièrement ouverte. Mais comme la période d'ouverture est limitée à la belle saison, de début mai à fin septembre, c'est surtout la terrasse abritée qui est privilégiée.
"J'ai pris le temps de réfléchir au ton que je voulais donner au lieu. J'ai décidé de miser sur la qualité qui était celle du Grand Pré sans le protocole." On découvre donc les différentes propositions sur une ardoise fixée au mur. "J'ai conservé la formule apéritif pour deux autour d'une déclinaison de tapas maison, ajouté une formule en sept plats à 49 € très rythmée et composée à 80 % de légumes. J'innove également avec un menu à 79 € qui est à partager à deux. C'est cet esprit qui m'a donné l'idée du Gastrobar."
Du côté de la carte des vins, Raoul Reichrath propose bien entendu les cuvées du vigneron qui l'accueille mais a également carte blanche. "J'ai retenu 70 références et ajouté une dizaine de sakés. J'en suis fan et ils se marient bien avec ma cuisine. J'ai aussi décidé de miser sur le bio et 80 % des produits proposés, des légumes à la viande, et même les produits d'entretien, répondent à ce critère."
Le chef poursuit en parallèle ses activités de conseil : "J'ai travaillé sur quatre continents, je parle cinq langues et j'aime m'investir dans le partage du savoir-faire." Il répond à la demande de petits banquets de luxe, assure un service de traiteur à domicile et donne des cours de cuisine aux particuliers ainsi qu'aux professionnels.
Publié par Jean BERNARD