Dès le vendredi 13 mars une stratégie a été définie en cellule de crise et de concert avec le coordonnateur TICE par Roberto Ghin, le Proviseur du lycée, pour mettre en place la continuité pédagogique, rassurer l’ensemble de la communauté éducative et ne laisser aucun élève à l’écart. Au-delà du traitement de la crise, le Proviseur s’interroge d’ores et déjà sur les leçons que l’on peut en tirer et les actions pour anticiper une nouvelle mise à distance des élèves et des personnels de l’établissement. Le pilotage de l’établissement devra forcément être réinterrogé
La mise en place une organisation « sécurisante »
Les décisions ont été rapidement prises par le Proviseur de choisir PRONOTE, application la plus accessible pour tous et de mettre en place un nouvel emploi du temps sur l’ensemble du lycée. Il devait permettre de « doser » la quantité de travail des élèves, de ne pas les surcharger au risque d’une rapide saturation des élèves comme des enseignants car « le temps de travail ne peut être le même que celui d’une classe » affirme le Proviseur. Les secondes ont ainsi cours de mathématique de 10h à 12h le lundi …
Parallèlement une organisation a été mise en place donnant un rôle central aux professeurs principaux aux côtés des CPE, AED, assistante sociale pour recenser les élèves non équipés ou non connectés, distribuer des tablettes (sur RDV toutes les demi-heures par le CPE logé) et mettre en place des solutions alternatives pour un nombre très limité d’élèves (courrier).
Sécuriser, c’est aussi miser sur une organisation permettant de répondre aux questions des parents, des élèves et de les rassurer.
Chaque jour le coordonnateur TICE complète le tableau général sur PRONOTE ;
La page face book et les réseaux sociaux mais aussi le site internet du lycée sont d’autres moyens de communiquer avec tous sur des informations générales et plus institutionnelles.
L’affirmation de la place de chacun
Le proviseur apparait ici plus encore comme un régulateur, un médiateur, un chef d’orchestre qui centralise les questionnements, les propositions et qui prend les décisions stratégiques pour s’assurer avant tout du traitement équitable de tous, tout en réassurant.
Les professeurs principaux ont joué un rôle central dans la remontée d’information. « Plus que jamais ils ont eu un rôle de faiseur de liens, de relais des collègues enseignants, des familles, des élèves et de la direction » déclare le Proviseur.
L’association des parents d’élèves a elle aussi vu son rôle affirmé comme interface avec les familles ; elle a été systématiquement associée.
De manière générale nous dit le Proviseur, « toutes les équipes ont été très engagées, elles se sont pliées aux exigences du moment. Tout le monde sans exception a joué le jeu dans un bon esprit général malgré les contraintes et les difficultés »
Et après…
Quelles leçons devons-nous tirer de cette expérience ?
La situation inédite a amené chacun à se questionner ; les professeurs le font sur leurs pratiques, l’évaluation, la charge de travail…
Pour le Proviseur, cette situation doit être analysée avant tout comme une « aubaine » et une incitation à passer davantage au numérique « Nous n’étions pas préparés même si nous étions engagés au lycée dans le tout numérique » (manuels numériques pour toutes les secondes et premières).
Il faudra débriefer à tous les niveaux et inventer une stratégie permettant d’anticiper de nouvelles crises, se préparer à toute situation mettant à distance les élèves et les personnels de leur établissement : grèves des transports, blocus, fermeture d’établissement pour travaux et tout empêchement de travailler dans les murs.
« A l’instar des opérations de prévention que nous menons pour nous confiner en cas d’intrusion, ne pourrait-on pas imaginer des actions de prévention pour avoir recours au téléenseignement et au télétravail ? » interroge le Proviseur.
« Ces actions pourraient être menées tôt dans l’année pour pouvoir traiter les situations problématiques et permettre d’avoir recours au téléenseignement et au télétravail en toute sérénité. Que mettre en place pour que nous soyons immédiatement opérationnels ? ».
Cela pourrait se traduire par un programme d’actions concerté comportant :
- un recensement des élèves équipés, connectés et la vérification de l’attribution des codes d’accès aux différentes applications numériques pour tous
- une journée obligatoire de formation des jeunes comme des adultes aux usages des outils numériques à distance.
Pourquoi ne pas prévoir une journée « tous connectés à la maison» qui s’échelonnerait dans le temps, par niveau de classe mais qui passerait avant tout par de la formation ? propose le Proviseur. - une journée d’entrainement à l’utilisation de ces outils en établissement
- toute autre action qui permettrait de préparer les individus mais aussi de repérer les personnes qui n’ont pas l’équipement nécessaire pour avoir recours au téléenseignement et au télétravail
… sans oublier de valoriser les personnels particulièrement impliqués dans le programme.
La question du pilotage d’un établissement est ici réinterrogée pour M. Ghin.
« Notre pilotage et nos politiques pédagogiques et éducatives doivent être revus en y ajoutant la dimension de la communication à distance.
Il est nécessaire de prendre en compte la question du téléenseignement et du télétravail car il ne s’agit pas ici uniquement de permettre la continuité pédagogique mais aussi d’assurer une continuité administrative et un fonctionnement de toutes instances, dans le respect de la réglementation et des contraintes calendaires ».
Chacun doit pouvoir trouver ses solutions en fonction des contextes et créer son propre protocole dans la concertation.
« Il est important que les établissements prennent en compte cette nouvelle donne. Nous devrons faire preuve d’originalité pour assurer nos obligations vis-à-vis de tous ».
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