La cuisine, il a ça dans le sang. Petit, le Strasbourgeois Charles Sengel était toujours fourré dans le restaurant familial. "Je suis né au Romain, dit-il, la brasserie créée par mon grand-père, et j'ai grandi au Clou", la fameuse winstub longtemps tenue par ses parents, Marie et Roger Sengel, ce dernier étant l'actuel président de l'Umih du Bas-Rhin. Et d'ajouter : "La cuisine, c'était une évidence. J'aime son côté festif, vivant."
Formé au CEFPPA Adrien-Zeller d'Illkirch-Graffenstaden (67), le fils de restaurateurs fait ses armes au Clou pendant sept ans. "Il y avait une super entente en salle comme en cuisine. J'ai travaillé aux côtés du chef Fernand Graff. Il m'a inculqué les bases et la débrouille. Je l'ai d'ailleurs suivi quand il a repris les fourneaux de la Salamandre [de Franck Meunier, NDLR]. Je suis resté six mois avec lui puis j'ai eu envie de me frotter à de grandes tables", raconte le jeune homme de 26 ans.
"Il va falloir te faire un prénom"
Il décroche alors une place au Buerehiesel. "Le chef Eric Westermann m'a dit : tu es comme moi, tu as un nom, il va falloir te faire un prénom", se souvient-il. En deux ans et demi, Charles Sengel gravit les échelons du restaurant, une étoile au guide Michelin. "J'ai commencé comme garde-manger, chef de partie, puis on m'a proposé de devenir second..."
Mais au même moment, en visitant les locaux de l'ancien Kobus, dans la très fréquentée rue des Tonneliers, il a, avec sa compagne, Vanessa Rochman, 28 ans, assistante sommelière aux côtés d'Antoine Haber au Buerehiesel, un coup de coeur. Le jeune couple décide de saisir cette belle opportunité et d'ouvrir début février Qu'est-ce qu'on mange ?, un restaurant de 32 couverts et disposant d'une terrasse de 25 places. "On ne veut pas faire du gastronomique, même si on s'en inspire. On veut rester simple, créer un restaurant bistronomique où les gens se sentent un peu comme à la maison", souligne la souriante Vanessa Rochman.
Derrière les fourneaux, Charles Sengel, secondé par Franck Lasserre, lui aussi 'ancien du Bubu', propose une cuisine du marché : quatre entrées, quatre plats et quatre desserts et une ardoise de 3 ou 4 suggestions. Du fait minute. En salle, Vanessa Rochman distille ses conseils. La carte des vins, qu'elle a élaborée de A à Z, comporte 45 références.
Publié par Sonia DE ARAUJO