Pour Roland Héguy, si le contrat d'avenir est maintenu, la profession répond déjà aux attentes sociales et en termes d'emploi du gouvernement

Jouy-en-Josas (78) Roland Héguy, président confédéral de l'Umih, assistait, hier, mercredi 30 août, aux Universités d'Eté du Medef. Un rendez-vous qu'il ne rate jamais et qu'il qualifie de très utile. Il retient tout particulièrement de la journée d'ouverture cette phrase de Laurence Parisot, : « nous ne faisons pas semblant d'aller mal pour obtenir ».

Publié le 31 août 2012 à 12:28
Intégrer, tel est le thème des Universités d'Eté du Medef qui se déroulent cette année du 29 au 31 août. Pour Laurence Parisot, les entrepreneurs qu'elle représente « sont par nature à l'avant-garde de l'intégration ». Pour elle, intégrer, c'est à la fois comprendre, accueillir, rejoindre, réunir… « C'est aussi la nouvelle donne d'un monde hyper concurrentiel » dans un contexte économique compliqué pour l'entreprise dont le taux de marge brut moyen et la capacité d'autofinancements ont terriblement chuté depuis les années 90. « Nous ne faisons pas semblant d'aller mal pour obtenir » a-t-elle indiqué au Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault, qui effectuait là son discours de rentrée devant le monde patronal. « On ne construit pas l'avenir de la France sans parler avec les entreprises » et c'est dans « un esprit d'ouverture et de confiance que je viens vers vous » a indiqué le locataire de Matignon pour qui le « redressement du pays » passe par « une large mobilisation de toute la société et en premier lieu des entreprises et de leurs salariés ».  Si le chef du gouvernement est resté relativement discret sur les mesures envisagées pour la fin de l'année, celui-ci a précisé ne pas vouloir « ajouter de nouveaux freins à la conduite des entreprises ». « Sans croissance » rien n'est durablement possible a-t-il reconnu mais il faut « jouer collectif ». Dans cet esprit, celui-ci a annoncé que le projet d'une banque publique d'investissements pour les entreprise sera présenté prochainement et que son mécanisme s'appuierait sur une épargne longue des français. Quant au modèle retenu pour le financement de la protection sociale, il faudra attendre 2013 pour en savoir davantage.

Roland Héguy, président confédéral, fidèle aux Universités d'Eté du Médef, était hier sur le Campus d'HEC et partage l'inquiétude de la patronne des patrons. « En France, les taux de prélèvements sont trop importants et la réglementation trop lourde. Laurence Parisot a dit une chose qui me paraît très importante : on ne fait pas semblant d'aller mal pour obtenir. L'entreprise a besoin de confiance, de stabilité fiscale, de sérénité et de prospective politique pour avancer. Le Premier ministre a lancé un appel au dialogue et à la concertation. Oui, il a voulu faire passer un message de confiance aux entreprises, aux salariés et aux citoyens et il a clairement dit vouloir mettre un terme au « décrochage » de la France. Mais faut-il encore préserver l'entreprise qui a continué de créer de l'emploi malgré la crise : et ce secteur c'est le nôtre. Je vous rappelle aussi que nous avons énormément évolué avec la mise en place du contrat d'avenir et que les engagements ont permis la construction d'un vrai dialogue social avec nos salariés. ». Pour Roland Héguy, le tourisme est sans aucun doute une filière d'avenir et qui sera partie prenante du redressement économique du pays à condition que ses principaux acteurs – l'hôtellerie, la restauration, les cafés – puissent continuer d'exercer leur activité. « Nous sommes aussi une filière qui intègre les jeunes, même sans diplôme. Et nous avons des jeunes formés à nos métiers qui ne demandent qu'à reprendre l'affaire familiale. Faciliter la transmission agit en faveur de l'aménagement du territoire ». Mettre le tourisme dans le pacte de croissance est impératif aux yeux de Roland Héguy. Autre atout du secteur, à la lecture des objectifs gouvernementaux, la volonté des restaurateurs à travailler avec les circuits courts, les producteurs locaux. « Nous sommes dans la qualité, dans le respect des territoires et des consommateurs. Le titre de Maître Restaurateur correspond à cette attente et à ce besoin de développement durable, de politique énergétique ». La profession revendique déjà répondre au pacte générationnel. « Mais attention, prévient Roland Héguy, notre secteur ne peut répondre aux attentes du gouvernement que par l'emploi et l'investissement... J'ai toutefois envie d'être optimiste. Nous sommes dans la proposition et je suis persuadé que le Premier Ministre attachera de l'importance à cette notion."

Publié par Sylvie SOUBES



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