L'Hôtellerie Restauration : La maison Chapel a fermé ses portes en janvier. Comment avez-vous vécu la fin de cette aventure ?
Philippe Jousse : Douloureusement. J'ai éprouvé une grosse déception par rapport à mon investissement personnel, mais je ne veux pas en dire plus pour l'instant.
Quelles ont été alors les perspectives pour l'avenir ?
J'ai senti confusément que c'était compliqué. Je suis 'étiqueté' Chapel où j'ai passé trente ans et je pense que cette étiquette a empêché certaines opportunités sur la région. J'ai sans doute une image un peu lourde à gérer même si j'ai reçu quelques propositions intéressantes. Mon choix s'est finalement porté sur l'Institut Paul Bocuse où je vais découvrir une nouvelle facette de mon métier et surtout transmettre mon savoir et mes connaissances. C'est nouveau et, à 52 ans, c'est aussi une nouvelle vie pour moi qui suis en train de potasser mon anglais, langue dans laquelle je vais donner quelques cours.
Justement, quel sera votre rôle à l'Institut Paul Bocuse ?
Dans un premier temps et à partir de la mi-avril, je vais travailler avec un groupe d'étudiants à qui, pendant quatre mois, je vais apporter un perfectionnement en cuisine et en pâtisserie française. Ensuite je pense intégrer le cycle normal d'enseignement. C'est un changement dans mon travail, dans ma vie et une approche différente du métier mais c'est exaltant. Cet esprit de transmettre à une jeune génération est tout à fait enthousiasmant et cette nouvelle orientation me séduit. Cela dit, je me ferme pas les portes à la restauration classique ou traditionnelle dans un restaurant, mais j'ai besoin de digérer ce que je viens de vivre et de voir les choses d'une manière différente.
Publié par Propos recueillis par Jean-François Mesplède