“La restauration m’a appris à rester courtois en toute circonstance.” Cet exemple de savoir-être est conté par un ancien serveur qui connaîtra une carrière fulgurante dans l’hôtellerie jusqu’à devenir le directeur du Hyatt de Rio de Janeiro au Brésil. Le type de phrase qui ferait fondre le recruteur le plus exigeant. “Pendant la crise sanitaire, les hôteliers étaient surreprésentés dans les demandes de reconversion vers les secteurs des RH, du commerce ou encore du marketing. Outre des compétences pour la vente, le management et le contrôle qualité, les hôteliers ont découvert ou redécouvert leur profil ‘bankable’ à la faveur additionnelle de ‘softs skills’ très recherchées par les recruteurs : la présentation, la courtoisie, l’adaptabilité, l’agilité, en bref le savoir-être. En raison de la pénurie de demandes, nous avons cessé notre formation d’assistant de direction dans la restauration. Le désir de nos postulants était inverse : quitter les CHR pour le luxe, l’immobilier, la grande distribution…”, résume Françoise Dael, directrice de la communication d’Ifocop, un groupe d’une dizaine de centres de formation qui accueille 3 000 stagiaires par an, plutôt des cadres en reconversion, avec un retour vers l’emploi de 89 %.
“Puiser dans le vivier de la restauration”
“Le débauchage s’est certes intensifié, mais il n’est pas nouveau. Les autres secteurs qui connaissent des pénuries de personnel - comme l’immobilier - sont toujours venus puiser dans le vivier ultra bien formé de la restauration. Un maître d’hôtel dans un restaurant étoilé qui parle deux langues et peut réagir, avec flegme, à toute situation imprévue, peut avoir une grande valeur dans d’autres métiers”, argumente Vincent Sitz, président de la commission Emploi et Formation du GNI. “Cependant, les vocations et les candidatures motivées sont de retour avec la reprise, au point que nous avons relancé depuis peu notre formation d’assistant de direction dans la restauration”, tente de rassurer Françoise Dael.
Publié par Francois PONT
jeudi 2 juin 2022