L’Hôtellerie Restauration : Quel bilan faites-vous de la saison estivale ?
Olivier Cohn : Nous finissons la saison sur une augmentation de 2 % de notre chiffre d’affaires, une petite baisse de volume avec une fréquentation à - 1 %, mais des prix moyens qui viennent compenser, à + 3 %. Cette hausse est moins forte que ce qu’on a observé depuis un an, ce qui est normal après des niveaux d’augmentation qui étaient assez élevés. La fréquentation se tasse légèrement, en raison certainement de l’envie des Français de voyager à l’international après quelques années très compliquées pour s’y rendre.
Pensez-vous que les tarifs soient trop élevés ?
Les tarifs sont à un niveau relativement fort mais on ne peut pas dire qu’ils sont trop élevés. On atteint certainement un palier aujourd’hui, ce qui doit vouloir dire qu’on est au bon prix. Il y a des niveaux à partir desquels il y a une vraie résistance de la part des clients.
Les conditions météo ont-elles eu un impact sur la fréquentation et sur le comportement de la clientèle ?
Oui, il y a un vrai effet météo, et on constate qu’il est de plus en plus compliqué d'anticiper le bon positionnement tarifaire des hôtels. On a connu des vagues d’annulation, puis des vagues de reprise. Ça a été un travail de tous les jours, qui demande beaucoup de concentration pour les équipes des établissements et du siège, afin de donner les bons conseils et de trouver la bonne adéquation entre le volume et le prix moyen. Depuis le Covid, nous sommes devenus beaucoup plus souples et nous nous adaptons en permanence, en fonction des velléités des voyageurs.
Comment l’arrière-saison se présente-t-elle ?
Septembre s'annonce plutôt très bon pour l’instant, avec des avances de portefeuille assez confortables. Il va certainement y avoir un effet coupe du monde de Rugby, mais on ne sait pas encore comment ce marché va se combiner avec le retour du corporate qui est généralement très fort sur le mois de septembre. La coupe du monde va forcément impacter les remplissages d'hôtels et les prix moyens. Il peut y avoir un report des voyages d’affaires, parce que la disponibilité des chambres ne sera pas là et que les prix ne seront pas en cohérence avec les attentes du corporate. Pour le moment cependant, les chiffres sont plutôt très bons.
Concernant les prix appliqués pendant la compétition, que conseillez-vous aux hôteliers du réseau ?
Les hôteliers ont le champ libre pour fixer leurs tarifs mais nous leur recommandons de rester dans des prix raisonnables, parce ce qu’il faut garder la clientèle corporate habituelle des établissements. Ce n’est pas évident de trouver le juste milieu.
Comment allez-vous accueillir la clientèle de la coupe de monde de rugby et avez-vous mis en place des animations spécifiques à cette occasion ?
Nous nous apprêtons à accueillir des nationalités qui viennent de partout dans le monde, qui sont pas toujours des nationalités que l'on a l'habitude de voir, notamment en provenance d’Océanie. En cela, ce sera une forme de répétition pour les Jeux olympiques de Paris 2024. En matière d’animations, certains établissements vont rediffuser des matchs, créer des événements autour du bar et de la déco.
Qu’en est-il de vos objectifs de développement pour l’année en cours ?
Le développement reste une priorité du groupe, et nous sommes en ligne avec nos objectifs de l’année et celui d’atteindre 400 établissements d’ici à 2025 [le réseau compte 320 hôtels à ce jour, NDLR]. Best Western est en fort développement et il y a une vraie appétence sur le marché français pour rejoindre la marque.
Publié par Roselyne DOUILLET