Pour s’adapter à l’épidémie de Covid-19, l’équipe de nettoyage du Palais Gallien, hôtel 5 étoiles de 27 chambres dans le centre de Bordeaux (Gironde), a dû délaisser ses produits à base de vinaigre blanc et les remplacer par un spray virucide toute surface, essuyé avec du papier jetable. “Dans chaque chambre, nous désinfectons les poignées, la machine à café, le téléphone, les produits du mini-bar, etc. Nous possédons un nettoyeur vapeur pour désinfecter ce qui ne peut être déhoussé. Toutes ces actions prennent entre 10 et 20 minutes de plus qu’habituellement, en fonction de la dimension de la chambre”, constate Armelle Cosset, la gouvernante de l’établissement.
Avant la réouverture, ce qui était superflu (plaids, coussins, supports en cuir) a été retiré des chambres : “En n’ayant plus tout cela à manipuler, nous rattrapons un peu de temps”, ajoute-t-elle. Dans les espaces communs, le personnel utilise des lingettes virucides pour désinfecter 5 ou 6 fois par jour les boutons d’ascenseur, les poignées de porte ou de valise... Le linge est lavé à haute température, en interne ou de façon externalisée. Selon la direction, le surcoût lié à l’achat de produits afin d’appliquer le protocole Covid s’élève à 10 000 €.
L’Ibis Nantes centre tour Bretagne, 3 étoiles de 140 chambres, a lui référencé des produits éco-labellisés en spray détergent désinfectant, et un désinfectant pour matières poreuses dédié aux zones de contacts fréquents (interrupteurs, ascenseurs, rampes, etc.).
Opter pour des appareils de désinfection
L’hôtel Radisson Blu Bordeaux (125 chambres classées 4 étoiles) a profondément modifié ses procédures de travail. À chaque fois qu’une chambre est louée, elle est désinfectée par une équipe dédiée, puis nettoyée. “Avant cette crise, nous avions déjà quatre appareils fonctionnant avec de l’ozone et une lampe UV. Pour moi, ces machines à plasma froid servaient à traiter les espaces contre les acariens et les odeurs de tabac, mais j’ai appris que cette technologie est aussi appropriée pour désinfecter, détaille Christine Bourgaux, la gouvernante générale. Nous avions besoin de plus d’appareils. Notre choix s’est porté sur une dizaine de stérilisateurs de désinfection : ils agissent par brumisation d’acide hypochloreux, un oxydant naturellement présent dans le corps humain. Son aspect naturel est important, car l’hôtel est en cours de labellisation Clef Verte. Cela représente un investissement de 4200 €, plus un abonnement mensuel de 12 € par machine, pour les pastilles nécessaires.”
Le Radisson Blu Bordeaux a également investi 1 400 € dans une machine de la même technologie pour de plus grands espaces (lobby, restaurant, bar…). Passant de pièce en pièce, ces appareils sont mis en route pendant 30 à 40 minutes, selon la dimension de la chambre. Après cette étape, une personne enlève le ‘sale’ - linge, poubelles, produits d’accueil, etc. Les amenities non-utilisées sont placées dans des bacs de décontamination pendant 24 heures. Ensuite seulement, une femme de chambre ou un valet entre dans la chambre pour la nettoyer avec un spray détergent désinfectant - également utilisé dans les espaces communs. “Ce produit deux-en-un est un peu plus gras que celui habituellement utilisé sur les surfaces : il faut parfois l’essuyer deux fois. Nous avons considérablement augmenté notre stock de microfibres et de lavettes. Le coût supplémentaire total est énorme, entre le matériel, le temps de formation des équipes, et le fait que plus de personnes soient mobilisées. Le temps de travail est chamboulé également. En moyenne, le personnel nettoie 13 chambres par jour. En juillet, à la réouverture, nous étions plutôt sur 8 chambres. Aujourd’hui, nous nous situons autour de 10”, note Christine Bourgaux. Pour le linge lavé à l’hôtel (comme les uniformes du personnel), l’hôtel a investi dans une lessive désinfectante, efficace à basse température. Face à l’abondance de produits présentés par les fournisseurs, les choix sont multiples.
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Publié par Laetitia Bonnet Mundschau