Avec la pétition 'Sauvons nos bouchons lyonnais', c’est un cri du cœur que Muriel Ferrari, la patronne emblématique du Café des artisans, bouchon du 3e arrondissement de Lyon, a lancé fin mai sur le site change.org. La gérante déclarait redouter l’impact négatif des mesures sanitaires imposées par le Gouvernement sur ces établissements. Une crainte partagée d’ailleurs par l’association des Authentiques bouchons lyonnais dont elle fait partie. Un mois plus tard, Muriel Ferrari est toujours aussi inquiète pour l’avenir de son métier. “Imposer des mesures de distanciation sociale dans un bouchon n’a pas de sens. Car ce qui définit nos établissements, c’est la convivialité, l'ambiance chaleureuse et vivante, avec une certaine promiscuité entre les clients. Or, tout cela est impossible aujourd’hui avec les nouvelles mesures imposées par le Gouvernement. D’autant plus que mon bouchon est tout petit, avec seulement 25 couverts. Pour respecter la loi, j’ai été obligée de le réduire à 16 places”, affirme-t-elle.
Un manque de clients
Mais la plus grande inquiétude de Muriel Ferrari vient surtout de la désertion des clients. Depuis la réouverture du bouchon, la clientèle n’est pas au rendez-vous avec pour conséquence une perte de 50 % de son chiffre d’affaires. “Je pense que les gens n’ont pas envie d’être confinés dans un lieu trop petit à cause de l’épidémie. Et puis, certains sont encore en télétravail, donc déjeunent chez eux. De plus, il n’y a plus aucun touriste à Lyon, alors que je recevais beaucoup de Japonais depuis que la télé nippone avait fait un reportage sur mon établissement”, reconnaît la gérante. À 65 ans, Muriel Ferrari travaille seule dans son bouchon, ce qui lui permet de tenir financièrement. Mais elle redoute que la situation s’éternise, car cela mettrait en péril son établissement. Depuis peu, elle propose des plats à emporter, espérant ainsi relancer son activité en attendant des jours meilleurs.
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Publié par Stéphanie Pioud