Les professionnels des CHR doivent recycler les déchets d’ameublement générés par leur activité depuis le décret du 6 janvier 2012, relatif à la gestion des déchets d’éléments d’ameublement professionnels. Reste qu’il n’est jamais simple, pour un hôtelier, de se débarrasser de dizaines de lits ou autres tables de chevet. Même scénario pour un restaurateur qui change sa déco ou renouvelle sa cuisine : que peut-il faire de ses tables, chaises et anciens fourneaux ? Car le service des encombrants de chaque municipalité est réservé aux particuliers.
Qu’à cela ne tienne, d’autres solutions existent et se développent. Surtout à l’heure où le développement durable devient une priorité dans le quotidien des Français, mais aussi dans le positionnement des professionnels de l’hôtellerie-restauration. La clientèle se fait de plus en plus sensible aux établissements mobilisés pour la planète. Et ce, d’autant qu’une tonne de meubles usagés recyclés représente 250 kg de CO2 de moins dans l’atmosphère, soit un trajet en avion de près de deux heures.
- Collecte et recyclage des meubles : l’éco-organisme Valdelia assure collecte et recyclage des meubles professionnels usagés, quelle que soit leur taille. Cette filière compte quelque 300 collecteurs et une soixantaine de centres de traitement en France, auxquels s’ajoutent 120 points d’apport volontaire et une centaine de partenaires de l’économie sociale et solidaire qui réutilisent le mobilier récupéré. Combien ça coûte ? Adhérer à Valdelia, c’est facturer une éco-contribution en supplément à ses clients, puis la reverser à l’éco-organisme.
- Collecte et recyclage des équipements de cuisine : soit on sollicite l’entreprise qui a mis sur le marché les équipements dont on ne veut plus, car il est tenu de les récupérer, soit on renouvelle son matériel et l’installateur peut reprendre l’ancien. Sinon, le dispositif et label environnemental Valo Resto pro, instauré par le Syneg et Ecologic, permet de collecter et recycler les déchets d’équipements de cuisines professionnelles. Il suffit de se connecter sur le site e-dechet.com et demander l’enlèvement de fours, fourneaux ou autres hottes. Si ce matériel représente plus de 500 kg, la collecte est offerte, sinon une participation est requise.
- Atelier de rénovation : parce que l’on peut aussi réparer plutôt que jeter, certains hôteliers profitent d’une période de travaux pour rénover le mobilier qui peut l’être. C’est le cas au Normandy Hotel à Paris (Ier), en chantier jusqu’en 2021, où un atelier d’ébénisterie a été installé. L’objectif : donner une seconde vie aux chevets, commodes et guéridons d’époque.
- Braderie à tous prix : pour se séparer d’un mobilier ou d’équipements dont on ne veut plus, on peut aussi tout vendre. De grands hôtels le font en amont d’un chantier de rénovation. Mais des restaurateurs aussi : en septembre, le chef étoilé Pascal Barbot a organisé un vide-restaurant dans l’ancien Jamin de Joël Robuchon à Paris (XVIe), qu’il vient de reprendre. Assiettes, verres, couverts, matériel de cuisine, mobilier… “tout est parti en une semaine de vente, ouverte à tous”, confie le chef. Avec une gamme de prix qui allait de la soucoupe en porcelaine à 0,50 € jusqu’aux fourneaux à 15 000 €. Une autre idée du ‘zéro déchet’.
- Vague vintage : de plus en plus de décorateurs et architectes d’intérieur qui travaillent pour l’hôtellerie-restauration chinent leurs pièces de mobilier. Résultat : Emmaüs devient l’une de leurs adresses de référence. Il ne faut donc plus hésiter à y déposer mobilier et accessoires qui ne servent plus, d’autant qu’Emmaüs a créé son service de location de meubles.
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Publié par Anne EVEILLARD