Face aux compliments, ses premiers mots sont pour Philippe et Suzanne Cappezone, les propriétaires des hôtels Kilimandjaro et K2, qui lui ont fait confiance. Puis, il remercie son second, Glenn Viel, son chef adjoint, Jean-Rémi Caillon, et ses 70 collaborateurs. Enfin, il associe tout particulièrement le directeur de la restauration à cette distinction, Jean-Alain Baccon, l'homme de l'ombre. "C'est lui qui indique le cap, un cap ambitieux, et qui donne les moyens nécessaires. C'est une réussite collective." Il est comme cela, Nicolas Sale, simple, humble mais malgré tout très audacieux. Car il fallait beaucoup d'audace pour imposer, dès son arrivée à Courchevel, une table à l'influence méditerranéenne. Depuis, le chef a fait évoluer sa cuisine, s'inspirant, çà et là, de sa terre d'adoption, la Savoie, et de ses nombreux voyages.
Le temps de la maturité
L'attribution de cette deuxième étoile pour la Table du Kilimandjaro et d'une étoile pour le Kintessence, en à peine quelques mois d'ouverture, couronnent un parcours sans faute. C'est l'aboutissement d'un cheminement culinaire débuté chez Alain Senderens, Philippe Legendre et Pierre Gagnaire. En 2007, Nicolas Sale obtient une étoile à l'hôtel du Castellet, au Castellet (83) puis à la Maison des Pêcheurs au Cap d'Antibes (06). Arrivé en décembre 2010 à Courchevel, il décrochera en quelques mois une étoile pour la Table du Kilimandjaro, puisque l'établissement est ouvert de mi-décembre à mi-avril. "C'est très court de se battre sur cinq mois d'ouverture", explique le chef. À l'intersaison, Nicolas Sale échange ses équipes avec Arnaud Donckele, qui vient d'être de recevoir sa 3e étoile Michelin cette année. "Nous sommes très proches, nous parlons de nos recettes, j'aime sa philosophie, sa sensibilité. Cette nouvelle étoile est un immense honneur mais cela ne change rien. Mon objectif est de maintenir cette distinction. Je garde la tête sur les épaules, fidèle à moi-même. J'ai encore beaucoup de travail à faire. Je dois me donner le temps de la maturité, le temps de l'évolution."
Publié par Fleur Tari