“L’hôtellerie est en danger face à la concurrence déloyale des plateformes de location de meublés touristiques type Airbnb. Or, toute une série de mesures d’encadrement existe aujourd’hui avec des sanctions à la clé pour celles qui enfreignent les règles. Il est impératif que les villes appliquent la loi !”, s’est alarmé Laurent Duc, le président de la branche hôtellerie de l'Umih. Pour rappel, 90 % des locations meublées en France ne sont ni enregistrées, ni déclarées. Or, 18 villes seulement ont mis aujourd’hui en place le numéro d’enregistrement qui permet d’encadrer la location de meublés touristiques, et par conséquent de collecter la taxe de séjour. L’Umih estime d’ailleurs que plus de 150 M€ pourraient ainsi être collectés par les collectivités. À travers une grande tournée de mobilisation de 22 dates à travaers toute la France - organisée avec le GNC-Groupement national des chaînes hôtelières -, Laurent Duc espère donc convaincre les maires du bien fondé de ce dispositif. Même s’il reconnaît que la tâche est difficile.
Assignation d’Airbnb
“On ne peut pas agir à la place des maires. La situation est complexe car derrière, il y a parfois un manque d’effectif dans les services... Mais les choses avancent. Par exemple, Marseille, qui était la seule grande ville de France à ne pas avoir mis en place le numéro d’enregistrement, va lancer, en juin, une procédure sur le changement d’usage du bien loué, première étape avant le numéro d’enregistrement”, assure Laurent Duc. Si l’Umih a assigné en justice Airbnb en octobre dernier, la bataille s’avère toutefois difficile. Dans un autre registre, la plateforme vient, par exemple, de conclure un accord avec l’association des maires ruraux de France pour mener une stratégie touristique commune. Une décision qui inquiète Laurent Duc : “À long terme, c’est la disparition quasiment assurée des petits hôtels dans les campagnes. Ces derniers préfèreront faire du Airbnb, beaucoup moins contraignant. Attention danger !”, prédit-il.
Publié par Stéphanie Pioud