Les pique-niques sudistes de Dinette Triple Crown

Canada L'établissement, spécialisé dans la cuisine du Sud des États-Unis, ne disposait à son lancement que de huit places au comptoir. Une contrainte qui n'a pas empêché Nicole Turcotte et son équipe de servir jusqu'à 400 repas par jour.

Publié le 01 juillet 2015 à 15:39

 

Pousser la porte de la Dinette Triple Crown revient à mettre cap au Sud. L'illusion serait totale s'il ne fallait affronter, en cette fin-mars, neige et température négative pour atteindre le quartier montréalais de la Petite Italie où Nicole Turcotte et Colin Perry ont installé, pour une bouchée de pain (50 000 $, soit 37 000 €), leur restaurant en 2012. Le couple, qui travaillait déjà ensemble pour le Griffintown Café, puis pour le Chien fumant, caressait ce rêve depuis six ans. Colin Perry, venu étudier la cuisine au Québec il y a 16 ans, a conservé un attachement profond aux saveurs de son Kentucky natal. Les incontournables hush puppies, coleslaw et poulet frit figurent naturellement au menu. L'atmosphère du lieu renvoie également à l'imaginaire américain. Outre la bande son - blues forcément - on notera la présence à la carte de quelques cocktails américains old fashion tels le Boulevardier ou le Sazerac. Les étagères accueillent un vieux gant de baseball, une collection de bourbons, des conserves maison et quelques photos jaunies. Des images de chevaux évoquent la course hippique Triple Crown à laquelle le lieu doit la partie anglophone de son patronyme. Fort de cet ADN, la Dinette aurait pu se contenter d'être le énième restaurant montréalais de cuisine américaine. Paradoxalement, la petitesse du lieu - huit places au comptoir - lui offre un autre destin et une belle notoriété.

 

Déjeuner sur l'herbe

"Lorsque nous faisions les travaux avant l'ouverture, nous allions souvent manger au parc en face pour ne pas être gênés par la poussière et la boucane de peinture, raconte Nicole Turcotte. Une amie m'a suggéré de préparer des pique-niques pour nos futurs clients. L'idée était excellente. Nous ne serions plus limités par nos huit places assises et disposerions d'une salle à manger infinie". Connaissant le goût des Montréalais pour les déjeuners sur l'herbe - la belle saison étant brève - les propriétaires se lancent dans l'aventure. Leur leitmotiv : offrir aux clients la même expérience que s'ils étaient servis à table. Pas question donc de proposer couverts en plastique et assiettes en carton qui "changent le goût de la nourriture et nuisent à sa présentation", insiste Nicole Turcotte. Les kits de pique-niques sont soigneusement choisis : nappe à carreaux, couverts en métal, seau à glace pour le vin blanc, lanternes pour les dîners crépusculaires de fin de saison… Le tout est proposé sans dépôt de garantie. "En trois ans, rien n'a jamais été volé". L'expérience satisfaisante pour les clients, l'est aussi pour les restaurateurs. "Voir cinq ou six groupes différents manger sur les mêmes nappes à carreaux piquait la curiosité des passants. Certains traversaient la rue pour venir faire la queue chez nous".

En ouvrant ses portes fin juin, la Dinette démarre au bon moment et sur les chapeaux de roue. Les jours de week-end, 400 repas peuvent être servis. Les tickets varient de 10 $ (7,50 €), pour un sandwich, à 20 $ (15 €) pour une viande avec trois accompagnements. Les boissons maison à 5 $ (3,75 €) remportent aussi un beau succès. Revers de la médaille, les nuits deviennent très courtes : "Nous avons découvert le monde qui séparait l'idée du pique-nique de sa réalisation". 

Après ce premier été très intense, l'organisation a été optimisée et la Dinette emploie désormais quatre personnes exclusivement dédiées aux pique-niques : une aux commandes, une aux boissons, une à la confection des paniers et une à leur retour.

Fort de ce succès, Nicole Turcotte et Colin Perry sont en train de finaliser la rénovation d'une salle à manger de 33 places attenante à la Dinette pour y proposer des plats plus élaborés qui tirent leur inspiration de la cuisine créole ou cajun : boudin, gumbo ou tarte de queue de boeuf. Le ticket moyen est passé à 35 $ (26 €). Un bon moyen d'endurer le long hiver québécois !

Publié par Guillaume DAYAN



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