Si la cuisine américaine avait un Mont Rushmore, sur lequel les visages des pères fondateurs des États-Unis ont été sculptés dans la pierre, on y verrait ceux de Larry Forgione, Wolfgang Puck, Dean Fearing, Paul Prudhomme et Jasper White.
"Dans les années 1970, les États-Unis étaient perçus comme une nation de mangeur d'hamburgers", a expliqué Tim Ryan, président du Culinary Institute of America lors d'une conférence de presse au Marriott Marquis, à Manhattan (New York). "De jeunes chefs américains sont allés en Europe, se sont imprégnés de la 'nouvelle cuisine', sont revenus et ont fait des États-Unis le nouveau centre culinaire (...) À l'époque, les légumes étaient toujours surgelés dans les restaurants. Grâce à ces chefs, nous avons commencé à avoir de meilleurs produits, à faire attention aux détails."
"Le nouvel Eldorado"
Paul Bocuse a inscrit la 'pizza de Wolgang Puck' au menu de l'un de ses bistros à Lyon. C'est bien la preuve ultime de la reconnaissance de la cuisine américaine sur la scène internationale, selon Tim Ryan. Parmi les cinq chefs honorés pour leur contribution à la cuisine américaine, figure à n'en pas douter le chef d'origine autrichienne. Après avoir travaillé en France - La Réserve à Beaulieu, Maxim's à Paris, L'Hôtel de Paris à Monaco -, il émigre outre-Atlantique il y a trente ans. "C'était le nouvel Eldorado", explique-t-il. Son empire est aujourd'hui constitué de 22 restaurants et 5 500 employés aux États-Unis, Japon et en Angleterre. En France, il aimerait développer son concept de steakhouse Cut, car, estime-t-il, "il n'y a pas de bon steakhouse à Paris".