Actuellement en enquête publique à la mairie de Ramatuelle (83) jusqu'au 19 juillet, le schéma d'aménagement qui menace de destruction les établissements de la plage de Pampelonne inquiète les 27 exploitants.
Jean-Pierre Ghiribelli, président de l'Umih 83, et Jean-Michel Alliou, vice-président de la Fédération nationale des plages restaurants (FNPR), ont réuni les acteurs du tourisme et de l'économie, les institutions et les restaurateurs, pour rappeler le poids économique de Pampelonne dans le département. Cette 'entreprise' constituée de 27 établissements réalise un chiffre d'affaires (CA) de 42,5 M€ par an (CA de 2012), embauche plus de 800 employés, dont 170 en CDI ,et fait vivre toute une économie indirecte dans le département.
Jean-Pierre Serra, vice-président du conseil général du Var et président de l'Agence de développement touristique du Var l'a rappelé : "Sur un territoire comme Pampelonne, il y a certes une notion de protection et de développement durable à respecter, mais il y a aussi un aspect économique et une création de richesses générés par la plage qui ne peuvent être réduits à un poids relatif. Le département vit du tourisme, c'est une industrie qui n'est pas délocalisable, c'est l'une des clés pour notre avenir."
Trouver l'équilibre entre environnement, emploi et économie
Les exploitants de plage craignent la mise en oeuvre du schéma d'aménagement tel qu'il est proposé actuellement. Celui-ci prévoit, entre autres, la destruction totale des établissements situés sur le domaine public, la diminution du nombre de lots attribués en concession et la diminution des surfaces d'exploitation.
Pour Jean-Claude Moreu, président de l'association des exploitants de la plage de Pampelonne (AEPP), le danger vient également du pouvoir d'investissement de la presqu'île : "Saint-Tropez est devenu un lieu d'investissement majeur et nous allons nous retrouver face à de grands groupes internationaux avec la certitude de perdre nos concessions. Nous ne voulons pas perdre l'identité et l'âme de cette plage. Des familles gèrent ces établissements depuis près de cinquante ans pour certaines."
Pour maître Geneviève Rebufat-Frilet, avocate au barreau de Marseille et conseillère juridique pour la FNPR et l'AEPP, "le schéma ne respecte pas l'équilibre qu'il doit y avoir entre environnement, économie et emploi, ce qui est le fondement du développement durable."
Plusieurs intervenants en effet ont regretté l'absence d'étude économique sérieuse. Si les restaurateurs sont évidemment d'accord pour protéger la plage et améliorer l'existant, ils réclament en revanche de la municipalité qu'elle ouvre une concertation avec l'ensemble des acteurs concernés par ce projet territorial d'envergure.
Publié par Marie TABACCHI