Un établissement mono produit
Noam Rolnik, pour sa part, s'est positionné sur la haute qualité. Ancien responsable du contrôle de gestion chez Sanofi, il a souhaité changer de vie. Se reconvertir pour mieux s'épanouir. "Je voulais créer un concept autour de la viande", a-t-il confié. Une fois l'industrie pharmaceutique quittée, il a donc enchaîné avec le MBA Cuisine et Entrepreneuriat, commun à l'ESG et à l'Atelier des chefs, pour apprendre les bases de la cuisine tout en adaptant ses connaissances de la gestion et du management au secteur de la restauration. Depuis, il a ouvert Sur la braise, à Paris (VIe), un restaurant où il ne travaille que des viandes d'exception dans un four Josper, sous la houlette du chef Alexandre Sanchez. "J'ai mis trois banquiers à l'épreuve de ce projet, que j'ai financé à 80 % en fonds propres", a raconté Noam Rolnik. Malgré cela, il a déploré le manque de réactivité de ses interlocuteurs, "qui n'en finissaient plus d'attendre l'accord de leur siège".
"Un banquier attend des choix pertinents et justifiés"
"La réactivité du banquier est, en effet, une des clés de la réussite d'un projet", a reconnu Julien Courmont, expert crédit chez BNP Paribas. Mais avant cette étape, il faut convaincre. "Un banquier attend du futur restaurateur des arguments, des choix pertinents et justifiés, une stratégie sur trois ans et de l'ambition pour l'avenir", a détaillé Thierry Mettler, directeur régional du secteur Paris Est de LCL. Julien Courmont a toutefois conclu en incitant à la prudence "si un projet déposé dans une dizaine de banques essuie neuf refus, c'est que ce projet est sans doute à revoir". Mais lorsqu'un projet bien ficelé voit le jour, l'expert crédit est le premier à aller déjeuner ou dîner chez son client.
Publié par Anne EVEILLARD