Il ne suffit pas d’avoir envie de transmettre pour devenir enseignant. Des diplômes sont requis. Une expérience aussi. En revanche, de nombreux profils peuvent postuler. Et ce aussi bien au master MEEF (Métier de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) qu’aux deux concours que sont le Capet (Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement technique) et le CAPLP (Concours d’accès au corps des professeurs de lycée professionnel).
Où se former ?
Les INSPÉ (Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation) forment les futurs enseignants des écoles, collèges et lycées français. Les INSPÉ d’Antony (Hauts-de-Seine) et de Toulouse (Haute-Garonne) disposent d’une section hôtellerie-restauration. Ils préparent ainsi au master MEEF, étape clé pour se présenter ensuite aux concours des Capet et CAPLP.
Quels profils peuvent postuler ?
Deux publics peuvent soumettre leur candidature au master MEEF. Tout d’abord, les professionnels en reconversion, titulaires d’un BTS et justifiant de cinq années d’expérience, soit en service, soit en cuisine. “Quant aux profils qui n’ont pas toujours un BTS, nous les orientons vers une Validation des acquis de l’expérience (VAE) pour qu’ils obtiennent ce BTS”, explique Bruno Cardinale, responsable de parcours au sein du master MEEF métiers de production culinaire, métiers de l’alimentation, à l’INSPÉ d’Antony.
Second public visé, les étudiants en licence. Une fois intégrés au master et pour développer leur expérience, ils peuvent miser sur l’apprentissage ou les stages. Attention : une fois le dossier de candidature retenu, un entretien oral est programmé. “On évalue alors la capacité du postulant à accepter que ce qu’il a connu et vécu, en tant qu’élève, n’est plus du tout une réalité. Les profils d’apprenants, aujourd’hui, sont très différents d’il y a vingt ans et le rapport entre enseignant et élève a évolué, lui aussi”, souligne Bruno Cardinale. Par ailleurs, certaines conditions spécifiques donnent le droit de se présenter aux concours sans condition de diplôme ou d’expérience professionnelle. Il faut alors être père ou mère de trois enfants, sportif de haut niveau ou avoir cotisé cinq ans à la caisse des cadres.
Quel contenu de la formation ?
Culture disciplinaire, perfectionnements techniques, travaux pratiques de cuisine ou de service, stratégies d’enseignement et d’apprentissage, didactique, compétences numériques, innovation pédagogique, management des entreprises d’hôtellerie-restauration, langue vivante… Les matières enseignées sont multiples et variées. Elles sont complétées, en master 1, par des stages d’observation et de pratique accompagnée en lycée hôtelier. Et, en master 2, par des heures de cours à dispenser en lycée hôtelier, en alternance avec le cursus de master. “Nous demandons à l’étudiant d’être un éducateur plus qu’un technicien”, commente Bruno Morlet, responsable du master MEEF professorat des métiers de l’hôtellerie restauration à l’INSPÉ d’Antony. “Si un postulant veut transmettre, car il est passionné, ça ne suffit pas. On ne transmet pas une passion, on passionne…”, complète Bruno Cardinale.
Quelle durée de la formation ?
Le master se déroule sur deux ans, avec la préparation aux épreuves des concours (Capet et CAPLP) en ligne de mire.
Quelles épreuves ?
Concernant les concours, une première série d’écrits a lieu en mars et en avril. Puis, si on est admissible, des épreuves pratiques et orales sont prévues en mai et en juin. Les écrits comprennent une épreuve disciplinaire (qui mêle gestion, management, technologie de cuisine ou de service/hébergement) et une épreuve disciplinaire appliquée, la didactique. Concernant la pratique, celle-ci prend la forme d’une leçon, avec un cours de cuisine ou de service/hébergement à dispenser en présence d’élèves.
Du concours au professorat
Une fois lauréat du concours, on devient professeur stagiaire dans un établissement scolaire, avec le statut de fonctionnaire stagiaire rémunéré. Une évaluation, durant cette première année d’enseignement, permet d’être titularisé si l’on obtient un avis favorable de la part du jury académique. Pour les professionnels en reconversion, il est possible de se présenter aux concours dès la première année de formation, puis de devenir professeur stagiaire rémunéré dès la deuxième année.
Publié par Anne EVEILLARD