L’immeuble du 7 rue du Bourg-l’Abbé, à Paris (IIIe), appartenait à son père. Jean-Pierre Marois a donc vu ces anciens bains Guerbois, thermes créés en 1885 par les Guerbois père et fils, évoluer au fil des décennies. Club en vue dans les années 1980, Les Bains douches ont connu des hauts, des bas, jusqu’à une complète métamorphose en 2015. Jean-Pierre Marois transforme la bâtisse en hôtel rebaptisé Les Bains, avec spa, restaurant, bar, résidences d’artistes et toujours une activité de clubbing avec concerts et DJ. À cela s’ajoute la création d’une collection de parfums, Les Bains Guerbois, liée à l’histoire et à l’atmosphère des Bains. C’est le succès. Le lieu retrouve un public de VIP, hédonistes, curieux, voyageurs, et les parfums s’exportent à travers le monde.
Même si son premier métier est celui de producteur indépendant de films aux Etats-Unis, où il a longtemps vécu, Jean-Pierre Marois n’en est pas à ses débuts dans l’hôtellerie. Dès 2005, il ouvre un 3 étoiles à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), puis un second en 2009, l’Hôtel Gabriel, dans le XIe arrondissement. Avant-gardiste, il y propose “le premier petit déjeuner 100 % bio de Paris.” “J’aime le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, si on peut sortir des sentiers battus”, dit cet entrepreneur qui veille à son indépendance. Lorsqu’une enseigne de grande distribution lui a proposé un pont d’or pour racheter Les Bains, alors fermés et même murés, il a refusé l’offre. Pourtant quand il a voulu relancer l’adresse mythique au milieu des années 2010, les premiers financiers rencontrés étaient frileux. En revendant ses deux premiers hôtels, Jean-Pierre Marois va tout de même réussir à convaincre deux banques et la BPI.
Des Bains aux Saintes-Maries
Aujourd’hui, Les Bains ont retrouvé un positionnement clair, précis, bien défini. Avec une clientèle de fidèles. Jean-Pierre Marois parle d’un “hôtel avec du contenu”. Il a d’ailleurs recruté un curateur d’art, multiplie les concerts, workshops de mixologie et autres masterclasses de parfumeurs. Mieux encore : en 2018, il a bâti un restaurant avec bar et production d’une revue à Tulum, au Mexique. Un concept éphémère installé durant cinq mois. Nouveau succès. Si bien qu’il a eu l’idée de dupliquer Les Bains ailleurs, loin de Paris. C’est à ce titre qu’il vient de reprendre, pour le repositionner, l’hôtel Auberge Cavalière du Pont des Bannes, aux Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône). Durant cette année 2023, il prévoit un programme de rénovation et de montée en gamme de l’établissement, sans pour autant le fermer. Avec une fin de chantier prévue début 2024. Mais Jean-Pierre Marois voit plus loin. D’ici à 2030, il aimerait ouvrir 5 ou 6 autres Bains ailleurs dans le monde. Avec des Bains urbains dans de grandes villes et des Bains resorts plus près de la nature.
#LesBains# #BainsDouches# #JeanPierreMarois#
Publié par Anne EVEILLARD