“On peut très bien manger en prison, provoque à peine Michel Portos. Cela dépend du formateur. C’est le cas à la prison d’Avignon-Le Pontet, lorsque Patrick est présent, deux ou trois jours par semaine, et surtout, c'est vrai au bénéfice du Mess.” En 2013, le chef doublement étoilé découvre l’univers carcéral à l’occasion d’un repas pour les 1 800 détenus de la prison des Baumettes à Marseille. “C’était la première qu’ils mangeaient un repas uniquement à base de produits frais. Par la suite, l'administration pénitentiaire m'a demandé d’intervenir dans des prisons pour des ateliers. En pleine émulation d’émissions comme Top Chef, c’est Stéphane Scotto, de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Lyon, qui a lancé l’idée d’un concours de cuisine”, se souvient Michel Portos, qui a fermé ses deux restaurants de Marseille, le Poulpe et le Malthazar, pour se consacrer à l’ouverture prochaine de la Villa M à Paris (XVe).
Un concours très émouvant
Fin mars - et pour la troisième année consécutive -, le chef se rendra dans quatre maisons d’arrêt (Moulins-Yzeure dans l'Allier, le Puy-en-Velay en Haute-Loire, Riom dans le Puy-de-Dôme et Bonneville en Haute-Savoie) pour sélectionner les douze détenus-cuisiniers qui se rendront en juin pour la finale à l’Institut Paul Bocuse à Écully (Rhône). “Ce ne sont pas des personnes effectuant de lourdes peines, car la démarche s’inscrit dans un projet de réinsertion. Il n’y a pas de prix, pas de remise de peine, c’est honorifique. Pour ma part, chaque année, j’accueille un ancien détenu pour un an dans mes cuisines. Cet engagement social est émouvant. Je crois le partager uniquement avec Thierry Marx”, conclut Michel Portos, qui promet pour l’édition 2021 un jury de MOF et de grands noms de la cuisine.
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Publié par Francois PONT