Le Panorama en met plein la vue !
À l'entrée du Panorama du Pyla étoiles, 350 emplacements et 100 mobil-homes ancrés au sommet de la dune. Rien n'indique l'existence du restaurant. La barrière se lève pourtant si l'on annonce "Je vais au restaurant". On vous précise de vous garer à côté de la supérette et du snack, puis de poursuivre à pied sur quelque 300 m. Véritable balcon suspendu au-dessus du Bassin d'Arcachon, la terrasse dévoile un décor unique. Parcs à huîtres, Banc d'Arguin, presqu'île du Cap Ferret se dessinent avec précision avec à droite la plus grande dune d'Europe.
"Quand j'ai repris le restaurant en gérance, il y a quatorze ans, pour moi c'était évident. Il fallait permettre à tous de bénéficier de cette vue tellement incroyable. Le ticket moyen est de 30 € mais on peut manger un plat à 12 € comme à 28 €. Les produits sont frais et de saison à 70 %. 45 % de la clientèle est extérieure au camping", confie Vincent Lafforgue. Ouvert de la mi-avril au 1er octobre, le restaurant de 40 couverts à l'intérieur et 150 en terrasse assure un service non-stop depuis le petit-déjeuner à 8 heures jusqu'à minuit.
"Je n'ai aucun problème de recrutement. Mon équipe de 15 personnes dont 7 en cuisine est à 90 % fidèle, bien rodée et polyvalente. Avec une moyenne de 130 couverts/jour, on n'est jamais en situation de stress", précise le restaurateur. Lui-même est aussi à l'aise au service, en cuisine s'il le faut, à la carte de vins - 60 références - et sur Facebook où chaque jour, il affiche des photos. La formule du jour est à 19 € avec par exemple les gambas snackées, le Filet de bar fenouil braisé et panais et la poire pochée.
Domaine Le Pressoir : carte gastro à l'Auberge
À moins de quinze minutes de Saint-Émilion, dans le village de Petit-Palais-et-Cornemps, le camping 4 étoiles de 100 emplacements et 70 mobil-homes reçoit toute l'année des vacanciers, des étudiants, des travailleurs… Mais aussi à sa table de grands gourmets extérieurs aux campings, 70 % de sa clientèle. L'Auberge du Pressoir loge ses 40 couverts dans un bâtiment de ferme viticole. Murs en pierres apparentes, grande cheminée, lustre en cristal de Venise, chaises et tables nappées de blanc, serviettes en tissus, chandeliers…
"Je suis un inconditionnel gourmand, d'où ce lieu. C'était osé. Mais le pari est réussi", confie Emmanuel Baugey le propriétaire du Domaine depuis 2007. Arrivé en août 2012, le chef, Florian Gemon, 55 ans, n'avait jamais travaillé dans un camping. "J'ai d'abord analysé la demande. Ce n'est pas parce que l'on séjourne dans un 4 étoiles que le budget restaurant suit. Mais je travaille aussi beaucoup pour les réunions de famille." Les trois menus complets, avec café et boissons, 15, 19, et 26 € sont complétés par des suggestions à la carte et, depuis cet été, par des pizzas, de 10 à 14 €. Le chef travaille à l'ancienne. Marché tous les deux jours et du fait-maison à 90 %.
"On est à la campagne, les gens veulent du vrai. Du vrai pâté ou rillettes. Et des plats du terroir : tarte tatin au confit de canard, entrecôte à la moelle, cassolette de fruits de mer… La spécialité du chef donne à revenir. Accompagnée de pommes de terre sarladaises, la carcasse royale de canard (25 €) empile les strates de magret, foie gras et cèpes. Quand le client y a goûté, il y revient jusqu'à traverser la France", se réjouit le chef.
À Bordeaux, le Carré du Lac cible la clientèle affaires
Nul besoin de pénétrer dans le Village du Lac, le camping privé est le seul à Bordeaux pour accéder au Carré du Lac ; l'entrée du restaurant est indépendante. La formule du déjeuner à 13,50 € aligne un plat, une boisson dont un verre de vin, et le café. Le menu carte invite à choisir une entrée + plat + dessert pour 22 €, ou bien une entrée + plat ou plat + dessert à 19 €. Aux fourneaux, Tommy Joly revisite la cuisine traditionnelle. Tête de veau sauce gribiche, dos de lieu en feuille de bananier se savourent dans un décor de brasserie chic. Le chef a été à bonne école avec Philippe Etchebest aujourd'hui 2 étoiles Michelin. L'excellent rapport qualité prix, y compris pour le vin - coefficient multiplicateur de 2 - répond à une double exigence. Séduire les résidents du camping - 340 emplacements dont 240 hébergements nichés sur un domaine de 7 ha - ainsi que la clientèle extérieure. Celle-ci est majoritaire.
Elle provient du voisinage avec le parc des expositions, le palais des congrès et de nombreux bureaux. "La clientèle affaires représente 70 % de la fréquentation à l'année et près de 100 % du lundi au vendredi hors période estivale", précise Stéphane Saumon, directeur du Carré du Lac, une structure de 80 couverts en salle et 70 couverts en terrasse, pilotée par le traiteur Arom, l'un des leaders sur la place de Bordeaux. "Nous gérons aussi la salle de réunion de 280 m2 avec sa terrasse privative de 60 m2 et nous pouvons mettre à disposition deux chalets en bois pour des sous-commissions jusqu'à 30 personnes", complète le directeur.
Les fils à maman à la plage à Lacanau-Océan
Paris, Lyon, Bruxelles, Hong-Kong et… depuis mai dernier Lacanau-Océan (33) : la franchise Les Fils à maman a pour la première fois déployé son concept dans un camping. En l'occurrence le 5 étoiles Les Grands Pins, ouvert d'avril à septembre. L'idée est venue de Meryl Szpak, la responsable de la restauration dans ce camping éco-labellisé de 559 emplacements, dont 218 hébergements locatifs. "En passant en 5 étoiles, nous voulions un restaurant doté d'une vraie identité. L'été dernier, nous avons réalisé une étude sur les attentes de la clientèle, à majorité familiale ici. Il est apparu que les étrangers, 50 % des vacanciers, étaient à la recherche d'une cuisine française traditionnelle et qu'en règle générale la demande porte sur une cuisine simple, avec des produits frais."
Ainsi tout en conservant le service snack, le kiosque à pizza, les valeurs sûres, comme le foie gras, la côte de boeuf, les cannelés de Bordeaux façon profiteroles piqués au Mikado… la carte Les Fils à maman a élargi les propositions. Le brunch du dimanche est à 16 €, avec des mégas burgers, les menus à 19,50 € et 25 € avec les croquettes de Babybels panées, le cordon bleu de volaille, sablé de Petits Lu, ou tiramisu au Kinder que l'on peut aussi choisir à la carte. Il faut compte en moyenne, 10 € l'entrée, 16 € le plat, 7 € le dessert. Le vin au verre est entre 2,50 € et 4 €. Le décor du restaurant est celui du concept, banquettes rouges, tableau noir, étagères bourrées de livres et de jeux, sur les murs, des photos. Et avec l'addition, les gros pots de bonbons.
Bienvenue chez les Ch'tis !
Ce n'est pas en Gironde, mais dans le département voisin, la Dordogne, tout aussi aquitain, et c'est unique ! Ouverte d'avril à septembre, La baraque à frites du camping d'Auberoche, non loin de Périgueux n'a rien d'artificiel. Pascal et Nathalie Caucheteur, les propriétaires de ce 2 étoiles de 53 emplacements, avec 2 mobil-homes et 5 gîtes, sont des gens du Nord. Moelleuse au coeur et croustillante à l'extérieur, la frite (2 € la barquette) est parfaite. Tout comme l'autre incontournable des friteries, la fricadelle (2 €), sorte de saucisse relevée à base de plusieurs viandes blanches.
En formule snack, le repas avoisine les 10 €, souvent moins avec par exemple le steak haché hamburger ou la tartine savoyarde à 3 €. Parfois, Nathalie propose sa carbonade flamande, du boeuf mijoté dans la bière brune, 15 € le plat avec frites, l'entrée et les crêpes à la cassonade. "On est tout nouveau dans le métier. On a démarré l'été dernier. Pour se faire connaître on a mis des affiches un peu partout. Les gens aux alentours connaissent notre baraque à frites, nos soirées à thème. Ils en sont friands." Une belle récompense pour Nathalie Caucheteur seule avec son mari pour faire tourner la boutique.
Publié par Brigitte DUCASSE
