Si la compétition a été rude, la décision de monter un réseau de cités de la gastronomie a le mérite de satisfaire plusieurs régions, chacune avec ses atouts. Un réseau qui se veut complémentaire.
La Cité de la gastronomie de Dijon, en liaison étroite avec l'Institut de la vigne et la chaire UNESCO « culture et traditions du vin » constituera le pôle de référence en matière de valorisation et de promotion de la culture de la vigne et du vin. Le projet occupera une surface de 26.000 m2 sur les terrains de l'hôpital général de Dijon. Il comprend un musée vivant de la gastronomie, un auditorium multimédia, un centre de formation, une école hôtelière et son restaurant, une école de sommeliers, un hôtel 4 étoiles mais aussi un pôle commerce et artisanat avec un marché couvert. Estimé à 54 millions d'euros, l'investissement sera pris en charge par des acteurs publics et des investisseurs privés. L'ouverture des premiers éléments du programme sont prévus pour juin 2016.
La thématique associant « nutrition et santé » prendra une place prépondérante dans les politiques de développement engagées par la Cité de la gastronomie de Lyon, au sein du Grand Hôtel-Dieu. Un site d'exposition conçu pour accueillir 250.000 visiteurs par an présentera les métiers et les savoir-faire du secteur : un espace vivant multimédia, un parcours des saveurs et des savoirs, des démonstrations et des ateliers pédagogiques pour tous les publics jouxteront un lieu dédié à l'orientation et à la découverte des métiers en partenariat avec tous les syndicats professionnels du secteur. Sans oublier un site pour la préparation des candidats français aux grands concours de cuisine internationaux, dont le Bocuse d'Or naturellement. La fin des travaux est programmée pour le début 2017.
La Cité de la Gastronomie de Paris – Rungis, située en bordure du MIN de Rungis dont elle constituera la vitrine, sera pilote pour ce qui relève du développement et de l'animation des marchés - à travers entre autres la halle des trésors gastronomiques -, des produits et des enjeux liés à l'approvisionnement des centres urbains. Un centre de ressources et les ateliers Paris-Rungis formeront au bien manger et aux arts du repas. La création de jardins pédagogiques fait partie du projet. Le labo gastronomique se focalisera sur les relations entre l'art culinaire, la nutrition et la sécurité alimentaire. La Cité sera également un lieu de formation avec des plateaux techniques qui permettront l'organisation de concours. Un espace séminaires et congrès avec un auditorium de 1200 places et des salles de réunion permettra d'accueillir de grandes manifestations et offrira aux écoles hôtelières des lieux adaptés permettant de conjuguer cuisine, dégustation et démonstration. L'ouverture de la Cité de Paris-Rungis devrait avoir lieu au printemps 2019.
Le site de Tours sera un pôle moteur dans le domaine des sciences humaines et sociales avec la constitution d'une Université des sciences et des cultures de l'alimentation. C'est en bord de Loire, près de l'université, qu'un bâtiment emblématique va voir le jour. Sur 8.000 m2, la Cité de la gastronomie se composera d'espaces découvertes autour de 3 plateaux polyvalents de 1000 à 1500 m2 permettant une pluralité d'activités, 4 espaces pédagogiques interactifs (laboratoire d'éveil sensoriel, auditorium gastronomique, atelier d'observation et d'expérimentation gastronomique), un restaurant de haute cuisine, des espaces de formation, une zone d'activité gastronomique (ZAG) regroupant des commerces liés à la gastronomie… Elle sera reliée au jardin de l'Ile Simon où les visiteurs découvriront un espace vivrier et d'agrément. La mise en place des jardins devrait se dérouler l'année prochaine, mais pour l'équipement phare en bord de Loire, l'échéance est portée à l'été 2017.
Les 4 cités de la gastronomie devront aussi travailler ensemble à l'organisation de rencontres internationales, à la co-production d'évènements, à la conception d'études de grande envergure (recensement et documentation sur les pratiques alimentaires contemporaines), ainsi qu'à la diffusion en France et à l'étranger des événements culturels co-produits. Le réseau doit être aussi un outil au service du secteur en renforçant l'attractivité des métiers de l'hôtellerie-restauration ainsi que celle des régions qui les accueillent. Un atout pour développer l'offre touristique tout en célébrant la richesse de la cuisine et l'exception culturelle du repas à la française.
Publié par Nadine LEMOINE