Le prochain congrès du Synhorcat croit dans la force des professionnels à se renouveler

Paris Les mercredi 13 et jeudi 14 novembre, le Synhorcat organise son XIème congrès national dans les Salons de l'Aveyron. Deux jours d'échanges nécessaires dans un contexte 2013 particulièrement compliqué. Le syndicat a choisi de débattre des sujets urgents qui concernent l'activité au quotidien.

Publié le 25 octobre 2013 à 19:27
2013 n'est pas un bon cru pour l'économie… Comment allez-vous articuler votre congrès ?

Didier Chenet : Ce sera notre premier congrès sous la bannière du Groupement national des indépendants (GNI). C'est important car ce seront les premiers de cette alliance avec la Fagiht. 2013 est une très mauvaise année pour l'activité et ce ne sont pas les deux mois qui restent qui vont redresser la situation. Quand on évoque 2014, c'est l'anxiété générale. Jamais la pression fiscale n'aura été aussi élevée en France et elle va frapper de plein fouet les entreprises. Cette stratégie fiscale va inévitablement conduire à une perte de compétitivité, à une réduction des marges et de la rentabilité et elle va envoyer directement au dépôt de bilan les entreprises les plus fragiles. Les ménages vont être touchés et leur baisse de pouvoir d'achat va accentuer le ralentissement que nous connaissons déjà. J'ai parlé récemment de crise de confiance. Le phénomène s'ajoute aux difficultés de notre secteur :  c'est tout le débat sur la transparence qu'il soit d'ordre alimentaire ou dirigé vers Internet. Nous rencontrons encore une autre crise qui porte sur l'attractivité de nos métiers. Il y a plus de 3 millions de chômeurs en France et pourtant il y a 50 000 emplois non pourvus dans le tourisme.

Votre réponse ?

D. C. : Nous voulons un congrès pragmatique, qui apporte des solutions et ouvre de nouvelles portes. Il court sur deux jours complets avec un timing qui privilégie les débats avec la salle. Nos adhérents doivent pouvoir puiser des conseils et des remèdes adaptés à leur problématique. Le mercredi matin, nous aurons quatre ateliers et la participation notamment de la député Pascale Got et de Jean-Pierre Crouset, président de l'UPA et la da Confédération nationale de boulangerie-pâtisserie française qui nous parlera des réflexions menées sur la viennoiserie. Le sujet, c'est bien sûr le Fait maison. Les critères du prochain label ne sont pas arrêtés. Le travail doit être mené en bonne intelligence. Ne tombons pas dans la caricature du restaurateur obligé d'avoir son potager derrière son établissement, ni dans une guerre contre l'agro-alimentaire. Certains produits ont leur utilité. Simplement, nous ne voulons pas que l'agro-alimentaire devienne le restaurateur et tue le métier par l'arrivée massive de plats cuisinés.

Qu'en est-il de l'accessibilité ?

D. C. : Nous aborderons l'accessibilité avec la déléguée ministérielle Marie Pros-Coletta. Quels sont les ajustements possibles ? Comment adapter cette loi tout en respectant le droit des personnes en situation de handicap à profiter de nos établissements ? La Sacem et la Spre sont aussi à l'ordre du jour. Il est urgent de faire un point avec leurs dirigeants, de comprendre où va l'argent et de faire en sorte que ces taxes soient adaptées à l'évolution de nos métiers. Cela risque de donner lieu à des échanges assez vifs avec la salle mais nécessaires car nos adhérents sont excédés par l'envolée des tarifs. Un atelier sera consacré à l'activité des TOR qui rencontrent un nouveau phénomène : jusqu'à présent, les loueurs de salle faisaient payer soit le traiteur, soit le client. Eh bien, de plus en plus, ils réclament des commissions aux deux, sans en réduire ou partager le montant pour autant.

Le tabac revient sur le devant de la scène, dans quelles mesures ?

D. C. : C'est un débat qui revient avec la cigarette électronique. Au Synhorcat, nous avons été d'accord avec l'interdiction de fumer dans nos établissements parce qu'il y a avait une nocivité avérée pour le personnel et les non fumeurs. En ce qui concerne, la cigarette électronique, rien ne prouve sa nocivité. Nous sommes donc opposés à tout interdiction d'utilisation dans nos établissements. Nous allons parler également de 'mobile-friendly'... Que nos établissements soient présents sur tous les systèmes de géo-localisation à partir de tous les nouveaux supports de communication…  Ensuite, nous allons regarder en face le problème de la France sur l'échiquier du tourisme et surtout nous allons nous tourner vers des pays qui ont réussi à se relever comme la Grèce. Ou encore comme la Croatie dont les acteurs du tourisme sont parvenu à faire reculer le gouvernement sur le terrain de la TVA. A la veille des élections européennes, le président de l'Hotrec va venir nous présenter le 'Manifesto', qui va être le document de référence envoyé à tous les candidats et qui présente les priorités en matière de tourisme.  Avec le GNI, nous débattrons sur les établissements de prestige, qui sont une attractivité phare de la France et qu'il faut maintenir au plus haut niveau. Ainsi que des classifications existantes, la nôtre, qui arrive à échéance et Hotelsars Union, à laquelle ni l'Espagne, ni l'Italie, ni la France n'adhèrent… La France fait un complexe vis-à-vis de la notion de service, du coup, le tourisme et toutes ses activités sont impactés. Le service a chez nous une image dégradante et il faut que cela cesse, c'est absurde. Comment renverser cette tendance ? L'Espagne a eu le même problème mais elle a décidé de convaincre sa population de l'importance et de la gratification du service. Elle a investi dans des campagnes qui ont insisté sur son potentiel du tourisme et la nécessité de s'en emparer. Il faut que la France s'approprie le tourisme.

Quand on parcourt le programme de votre congrès, c'est très chargé !

D. C. : Le déroulé est fourni  mais il correspond aux problèmes auxquels nos professionnels sont confrontés. Jeudi, plusieurs thématiques à nouveau. Comment faire face à la nouvelle concurrence des meublés touristiques, qui est phénomène de société qui s'est amplifié avec la crise. Ce sont les Vacances à pas cher. Nous ne voulons pas l'interdire mais qu'il soit encadré. Nous menons depuis longtemps le combat pour obtenir la sécurisation des droits de terrasse. Il faut qu'elles soient attachées au commerce et non à l'exploitant.  Nous allons donner une large plage d'expression à tout ce qui est économie solidaire et responsable, à tout ce qui tourne autour du pacte écologique. Les bio-déchets avec un restaurateur, Stéphan Martinez, qui croit dans la valorisation des bio-déchets au quotidien et qui va nous surprendre dans ce qu'il a réussi à mettre en place, il y aura un dirigeant de Green Hôtel, qui est une centrale de réservation écologique et l'hôtelier Franck Laval nous présentera le guide des bonnes pratiques sur l'eau et l'électricité.

La dernière plénière porte sur Internet, le social…

D. C. : Cela fait dix ans que nous avons entamé le combat pour moraliser les pratiques en ligne. Nous avançons mais il y a encore beaucoup de choses à faire. Razzy Hammadi, député de Seine-Saint-de-Denis et président de la CEPC sera présent. Il faut que les professionnels reprennent la main sur leur métier. Face à la crise, nous devons avoir un dialogue social innovant. Nous aurons le plaisir d'ailleurs, dans le cadre du congrès,  de signer avec le ministre de l'emploi Michel Sapin, une convention sur l'embauche des emplois d'avenir. Je vous rappelle, en outre, que notre régime de mutuelle et de prévoyance est en danger. Nous ne pouvons pas accepter que le régime devienne inéquitable. Quand on mutualise, les petits bénéficient des avantages. Chez nous, les saisonniers et les retraités bénéficient des avantages et c'est notre devoir qu'en matière sociale, le partage veuille toujours dire quelque chose.

Publié par Propos recueillis par Sylvie Soubes



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