Le Nutri-Score, conçu notamment pour enrayer l’obésité, fleurit sur les emballages alimentaires. Avec ses pastilles allant du vert au rouge assorties des lettres de A à E, ce système d'étiquetage vise à renseigner le consommateur sur les bénéfices ou les inconvénients pour la santé des aliments en vente en magasin. Né en 2017 en France, ce logo facultatif figure aujourd’hui sur 60 % des produits alimentaires.
Un nouvel algorithme
Afin de “promouvoir des choix alimentaires plus favorables à la santé”, selon Santé publique France, la méthode de calcul vient d'être modifiée, pour une mise en application fin 2023. Le lait, par exemple, sera déclassé de la catégorie A - la plus saine - à la catégorie B (comme certains jus de fruit et eaux aromatisées), et même en C pour le lait entier. Les viandes rouges associées à des risques de cancer colorectal, les produits très sucrés (céréales du petit-déjeuner, yaourts à boire, laits chocolatés…) ou encore les produits très salés comme les pizzas surgelées sont pénalisés. À l'inverse, les produits céréaliers complets riches en fibres remontent en A et B. Les poissons gras et les fruits de mer accèdent plus facilement à la catégorie A, en raison de leur teneur en oméga-3. Les huiles de colza et d'olive passent de C à B. Les fromages les moins gras et salés, comme l’emmental, décrochent un C, alors que les autres stagnent en catégorie D ou E. L'eau, quant à elle, reste la seule boisson classée en A.
Un outil critiqué
Ce nouvel étiquetage fait grincer des dents certains industriels (notamment ceux du secteur laitier), tandis que des nutritionnistes remettent en cause sa fiabilité. Parmi les critiques invoquées, le Nutri-Score ne prend pas en compte la structure de l’aliment (par exemple, les amandes en poudre n’ont pas le même effet sur l’organisme que la consommation d’amandes entières). Il comptabilise gras et sucres dans leur totalité, et non pas seulement les ajouts. Enfin, le Nutri-Score peut attribuer un A à des produits ultra-transformés, alors que des études pointent du doigt le lien entre ce type d’aliments et la prévalence du diabète de type 2, l'obésité ou certains cancers. Un outil qu’il vaut donc mieux manier avec précaution.
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Publié par Violaine BRISSART